[RP] Cabinet de travail du Régent de France et de Navarre

L'année 1662 était bien entamée déjà. Dans les couloirs du palais, deux gardes traînaient un homme qui avait le visage tuméfié. Cette fois-ci, Firenze y était allé un peu fort. On va dire que les petits gars l'avaient un peu trop cherché à la salle d'arme. Pas capable de tenir tête à 2 personnes qu'ils avaient osé clamer. Pire encore, ils prétendaient qu'il était juste bon à leur montrer des coups basiques et à vider des bouteilles. L'ancien militaire avait vu rouge. Bon sur le dernier point, les jeunes avaient cependant raison, il n'était rarement très sobre lorsqu'il venait donner ses leçons. Mais pour le r ste, c'était clairement des insultes. L'échange avait vite fait du bruit dans la ruelle et la garde était intervenue.

L'ivrogne se battait comme un beau diable tenant tête à la jeunesse et aux gardes jusqu'à ce qu'un coup en traître lui fasse mordre la poussière. S'en était suivi un lynchage en règle, avant qu'on se saisisse de lui pour le conduire au palais. Le chef des gardes l'avait mauvaise. Cet homme, plus tout jeune, avait mis au tapis un bon nombre de ses gardes. Il voulait en faire un exemple et obtenir réparation auprès du régent.

Désarmé. Firenze avait bien opposé un peu de résistance mais le nombre avait fini par faire la différence. Conscient, meurtri dans sa chair, il se sentait paradoxalement plus vivant que jamais. Une résurrection ?

Le chef des gardes martella la porte du régent.

Une voix que Firenze ne connaissait pas permit à son escorte de franchir la porte. Comment aurait-il pu la connaitre d'ailleurs cette voix ? Lui qui vivait presque comme un reclus dans sa modeste demeure en compagnie de ses enfants. Ce devait-être quelqu'un d'important sinon le chef des gardes ne se serait pas donné la peine de frapper. Son supérieur ou quelqu'un d'encore plus important ? Il le saurait bientôt. Bien encadré, serré même, par les deux gardes, il suivit le mouvement. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas ressenti une telle douleur. Oh, il n'allait pas s'effondrer pour autant. Il avait la carcasse solide. Et si les années passées avaient quelque peu commençaient à légèrement blanchir sa crinière, son regard était toujours aussi vif. Certes, il ne payait pas de mine avec son visage ensanglanté, une barbe indisciplinée, la légère odeur de vinasse qu'il dégageait et des vêtements qui avaient vécus . Les temps étaient rudes. Il avait du se séparer de beaucoup de chose en quittant la capitale. Il avait du encore se séparer d'autres biens depuis qu'il était rentré de son voyage en Espagne. Pour ses enfants. Personne ne pouvait à présent reconnaitre l'ancien Secrétaire d'Etat à la Guerre. Mais ces frasques du jour laissaient à penser qu'il n'était pas un simple professeur d'escrime un peu trop amoureux de la bouteille.

" Cet homme monsieur ! Il a ridiculisé ma patrouille."

Firenze observait. Silencieux. Il n'essayait même pas de fausser compagnie à ses gardes. A quoi bon ? Ce qui lui faisait la plus grande peine en cet instant, c'était la perte de sa fidèle amie qui à présent se trouvait entre les mains du chef des gardes. Sa précieuse lame. Un cadeau d'un roy décédé depuis longtemps. Une rapière que Firenze avait voulu sobre, il n'aimait pas les bijou et écraser tout le monde avec ses richesses, mais l'ouvrage était indéniablement de qualité excellente. D'une qualité que quelqu'un ayant son apparence à l'heure actuelle pouvait difficilement s'offrir. En face de lui, se tenait un homme. Il avait l'impression de l'avoir déjà vu, mais c'était impossible, comment aurait-il pu ne pas prendre les marques du temps. Indéniablement il y avait un certain air de famille.

" J'ai trois gars bon pour l'infirmerie....je...je...je veux sa peau ! Je réclame réparation. "

Là, le chef des gardes pêtait un câble. Firenze n'avait blessé sérieusement aucune des personnes qu'il avait affronté. Certes, il avait du en marquer certains pour les dissuader de poursuivre le combat mais il n'en avait tué aucun.