[ RP ] Domaine " Les Ails d'Angilon "

Louis-Oscar a écrit:Tout en douceur, Louis-oscar emprisonna les fines mains de Lana dans les siennes.
Et c'est avec un sourire jusque dans ses yeux, quand elle lança :

Oui mon capitaine !

, qu'il l'extirpa du sofa.

Mais à peine fut elle sur ses pieds, qu'elle vacilla, se retrouvant tout contre lui...
Et par réflexe, il passa ses bras autour d'elle, évidemment.

Comme il aurait voulu prolonger cet instant tellement troublant...
Comme il aurait voulu arrêter le temps...

Mais il n'osa pas ...
Mille raisons lui crièrent de ne point écouter son cœur...

Fort heureusement, le repas préparé les attendait, et déjà Lana filait.
Pourtant il resta figé quelques instants, la regardant de son pas léger s'avancer vers l'entrée.

Il respira profondément, tout en passant machinalement sa main dans ses cheveux, avant de la rejoindre, de quelques enjambées aériennes.

Tirant une chaise, Louis-Oscar invita Lana à s'y installer, puis prit place à son tour.

Danath semblait rayonner, et ça faisait plaisir à voir.
Alors quand il lança ses consignes, chacun s'exécuta :

Le pain fut rompu, les assiettes remplies, le vin clair servit !

Merci Dan pour cette belle table !
Il faut dire que tout était fort appétissant :
Le ragout fumant chatouillait les papilles, la salade de pissenlit agrémentée de noixet d'oeufs pillés, les fromages cernes de grappes de raisins, l'indispensable pot de miel évidemment, sans parler des coupes de framboises !

Et bien bon appétit !
Reprenons nos forces après toutes ses émotions hein !
Ajouta t'il en souriant à l'adorable jeune femme qui semblait se régaler.

C'est que la journée ne fait que commencer et j'ai mille choses encore au moins à vous faire découvrir !
Et bien entendu un défi lancé !
Ulysse et Pénélope seront ravis !

Elanadrax a écrit:La table parfaitement garnie par le père adoptif Danath était couverte de bien de choses qui semblaient aussi savoureuses les unes que les autres. En prenant le pain, Louis-Oscar le rompit et le donna aux hôtes autour de la table. Le signal fut lançé

Et bien bon appétit

Agrémentant la tranche de pain qui lui était tendue de miel, elle y ajouta une couche de fromage et accompagnait le tout de la salade présentée. Elle se souvenait que Louis-Oscar avait mentionné ses talents de cuisiniers un autre jour qu’ils discutaient de ça et d’autre. Au bal, était-ce si ses souvenirs étaient bons. Certainement.


L’assiette de ragoût à moitié vidée, Elle ne pouvait que féliciter Danath.

Je pense bien que je n’ai eu un festin tel que celui-ci depuis que… courte réflexion… et bien depuis que j’ai quitté chez moi. Bon, j’admets que c’était il n’y a pas longtemps, mais c’est un véritable régal, et je vous en remercie.


La clarté du vin servit lui rappela le vin de choux de Laurent Duchemin, boisson qu’elle appréciait particulièrement. Curieuse, elle tenta la question.

Vous savez, j’ai l’agréable impression d’identifier votre vin, ne viendrait-il pas de la cave de Messire Duchemin ?


Tandis que l’après-midi suivait agréablement son cours le repas s’achevait par la douceur des fruits fraichement cueillis.

Danath a écrit:Quel changement pour le vieil homme; il semblait comme transfiguré tant il était ravi de partager ce repas tout simple pourtant !
La morosité de l'année passée l'avait enfin quitté et il paraissait bien moins vieux .
Comme quoi il en faut peu pour être heureux !

Il retrouvait même l’appétit, sans doute aussi parce que depuis les événements qui ont fait suite à l’arrestation de son Fils, il n'abusait plus du bon vin.

Mais quand il vit la jeune femme ajouter du fromage sur son pain recouvert de miel, il grimaça un peu surpris et lança joyeusement :

Eh bien Lana! Lo n'est plus le seul à se régaler de ce mélange de miel et de fromage de chèvre !

Puis dans la conversation, la jeune femme parla de chez elle ; et tout naturellement, le vieil homme un brin curieux demanda :

Si je puis me permettre, chez vous c'était vers où..?

Puis quand le vin fut servit, Il répondit à la judicieuse remarque formulée :

Et bien oui, c'est de ce bon vin que seul notre Ami Laurent sait produire.
Du vin de chou!
Et il est de mon avis que toute les caves dignes de ce nom, se doivent d'en avoir quelques bouteilles.

Le repas se terminait maintenant, et une fois la table débarrassée , Danath retourna à ses occupations.

Elanadrax a écrit:Elle sourit avec un tant soit peu de complicité envers le père adoptif.

Vous savez, je peux vous assurer que le fromage de chèvre et le miel c’est encore meilleur quand le fromage a été légèrement chauffé.


Quand il lui en demanda un peu plus sur ses origines, une frêle lueur de nostalgie lui traversa le regard qui fut bien vite remplacée par une étincelle de malice convenant à ses souvenirs d’enfance.



Moi je viens de l’ouest. On dit qu’il y pleut beaucoup, mais une seule journée suffit pour en tomber amoureux. Il y a beaucoup de foret, toutes pleines d’histoires et de mystères que l’on raconte les soirs d’hiver au coin du feu pour se réchauffer. Et pendant les nuits estivales, généralement à la belle étoile, mes frères trouvent toujours une bonne occasion pour aller vérifier la véracité des légendes.


Et vous savez, ajouta-t-elle avec une certitude appuyée, parfois il leur arrive d’en voir des manifestations. Moi je n’en ai jamais vu, mais mes frères ils ont toujours raison !


La pointe de fierté dans ses propos ne laisse nul doute sur la crédibilité qu’elle apportait à ces évènements. Il lui semblait qu’elle avait tant à partager qu’elle saute du coq à l’âne à tout bout de champ.




A tout au plus une demi-journée de cheval, il y a la mer. C’est là que mon frère m’a appris à nager.


Et puis les fêtes de nuit, il faut absolument parler des fêtes de nuit.

Certains soirs en général à la fin de l’été ou au début du printemps, avec tous nos amis et toutes nos grandes familles, parce qu’il faut dire que les fratries sont toutes très grandes, on se retrouve sur la place pour y faire des rondes de danses. Les danses et la musique sont bien différentes d’ici. Les instruments aussi.


D’ailleurs c’est mon frère qui m’a appris à jouer, et même à fabriquer ma propre flute.




Reprenant à peine sa respiration entre deux idées, elle n’arrivait à canaliser son flux de paroles qu’en prenant quelques bouchées de l’assiette que lui avait servi Danath et qui ne semblait pas parvenir à diminuer.

Là où habite ma famille c’est petit et tout le monde se connait. Mais nous allons souvent à la grande ville à cheval. C’est mon frère qui m’a appris à monter avec Maclaren son cheval qu’un ami venu de la Grande ile du Nord lui a vendu.




Elle aurait pu continuer ainsi pendant oh combien de temps, tant elle aimait sa région de naissance. Et il y a avait tant à dire à son propos. Elle reprit une bouchée de la tartine de miel qui restait pendue en l’air tout le long de sa diatribe. Lorsque finalement elle choisit de clore là le laïus qu’elle racontait sur elle-même, se rendant compte qu’elle monopolisait totalement la conversation.


Veuillez m’excuser. Vous devez me trouver bien bavarde.



Si bavarde que déjà Danath et Louis-Oscar achevaient leur repas. Laissant là la suite des évènements, l’hôte se leva afin de prendre congé. Elle eut un sourire de gratitude envers Louis-Oscar. Achevant Ce fut une merveilleuse journée.

Louis-Oscar a écrit:Ravi de découvrir Lana se régaler comme lui de ce savoureux mélange de saveur, Louis-Oscar se taisait, écoutait avec attention l'échange verbal entre la jeune femme et son vieux père, sans se départir de son sourire.
Il en oubliait presque son assiette, tant il était captivé par les récits de son amie.

Mais peut être n'était ce pas simplement les mots prononcés ; les jolis yeux de Lana brillaient tant, qu'ils illuminaient tout son visage.
Et il la voyait danser et rire avec tous ces gens autour du feu, chevaucher avec son frère sur la plage.
Il percevait presque même, la mélodie jouée à la flûte.

Le repas se terminait, et Danath fila, prétextant des occupations, laissant seuls les jeunes gens.

Cette région que vous décrivez si bien, doit être fort belle en effet, surtout si elle est bordée par la mer !

Puis il continua, sur le ton de la confidence et raconta:

Du temps de mon enfance, j'ai sillonné les routes du royaume de France, mais la mer, c'est à Eu en Normandie que je l'ai découvert.
Et je m'y suis installé !
Au Domaine de l'Iliade, un peu à l’extérieur du village, on pouvait parfois même l'entendre !
Sans parler du rire des mouettes que le vent portait !
... Et les couchers de soleil...
... Tellement magnifiques !

Un court instant, il resta silencieux, les yeux et l'esprit perdus dans ses souvenirs, puis il se ressaisit, passant machinalement la main dans ses cheveux .

Nous avons encore un millier de choses à nous raconter il semblerai !
Lança t'il d'une voix enjouée, avant de continuer un peu hésitant:

C'est peut être ma curiosité légendaire la coupable...
Mais je dois vous avouer adorer vous entendre parler de vous...

Puis, sans autres façons, Louis-Oscar lança sur un tout autre ton:

Oh, et la carte du Berry !
C'est un peu pour elle que vous êtes venu jusqu'ici, il ne faudrait pas l'oublier !

Et il invita Lana à le suivre dans la demeure.

Voici une des pièces que je préfère !
Et de ses mains il pointa l'imposante bibliothèque vitrée, chargée de manuscrits, de parchemins et de rouleaux.
J'aime les livres comme vous le voyez, et j'aime lire surtout !
J'écris un peu, parfois aussi...

Et là, il désigna de la main son écritoire, où vélins, plume et encrier l'attendait.


Avançant de quelques pas encore vers la table, ronde évidemment, il déroula la Carte régionale qui s'y trouvait :
Avant d'ajouter:

Celle là est pour vous !

Et de son index sur la carte, il expliqua:

Bourges c'est ici .

Le Domaine, est là !

Sancerre c'est par là !

Mais il y a mille jolis coins à découvrir !

Dit-il encore à la jeune femme, avec un brin d'excitation dans la voix.
Il imaginait déjà les fabuleuses escapades à travers le Berry qui se profilaient, chevauchant par monts et par vaux, complétant au passage la carte un peu vieillotte d'indications plus claires.

Elanadrax a écrit:]Suivant le jeune homme, ils retournèrent dans la grande demeure Prenant une direction autre que celle de la cuisine, il l’entrainait dans encore d’autres couloirs.

Portes, portes et portes se succédaient, toutes d’un bois noble délicatement orné de pièces découpées, superposées, juxtaposées… créant à chaque fois un décor qui leur était unique. De la marqueterie, un art qu’elle découvrait à peine, mais prenait gout à contempler Elle aurait presque voulu ralentir un peu leur rythme pour mieux apprécier chacune de ces expositions, mais Louis-Oscar semblait bien déterminé à lui montrer immédiatement sa carte du Berry.

Un instant elle eut une légère hésitation, se souvenant des quelques opportunités qu’elle avait eu de voir la carte que lui avait présentée la Duchesse Madalena lorsqu’elle l’avait rencontré, sur conseil de Louis-Oscar. Et puis il y avait eu aussi la carte de Laurent sur la route de Bourges à Sancerre. Ces deux documents, l’un comme l’autre, avait eu pour grand désavantage d’avoir tant d’indications et de détails qu’à peu de choses près, l’un ou l’autre auraient pu se rendre compte de son malaise face aux lettres latines qu’elle était incapable de déchiffrer.


Enfin, ils atteignirent une salle de plus, qui, celle-là, semblait se distinguer des autres pour la plupart peu meublée et attendant comme il le lui avait dit à leur arrivée de retrouver leur Grandeur d’antan.

Il lui fallut quelques secondes pour habituer son regard à la faible luminosité de la pièce, mais lorsque Louis-Oscar tira vivement les rideaux de la bibliothèque vitrée, la lumière du soleil jaillit à l’intérieur de la pièce, révélant des étagères et des étagères couvrant presque intégralement les murs de la salle.

Jamais de sa vie n’avait-elle vu autant de livres.

C’était si incroyable qu’elle en retenait son souffle.

Si grande qu’elle nécessitant des échelles coulissantes pour atteindre les ouvrages les plus hauts. Si grande qu’il semblait que des parchemins cascadaient des étagères. Si grande que la vue panoramique donnait presque le vertige.


Une des pièces qu’il préférait. Elle pouvait entendre pourquoi. Certes, du domaine elle n’avait vu que les quelques endroits que Louis-Oscar lui avait fait visiter ; mais jusque-là, le seul autre endroit qui émanait autant d’émotion avait été son atelier. Mais la bibliothèque, elle, était chargée d’une atmosphère toute autre, à la fois impressionnante et majestueuse, maîtresse du savoir et gardienne du temps.


Elle n’était pas remise de son admiration que déjà Louis-Oscar présentait une carte. Une carte aussi détaillée sinon plus que celles qu’elle avait déjà vu. Elle fut saisie par ses inquiétudes ne faisaient que se certifier.
Non, pas lui. Il ne doit pas savoir. Que pensera-t-il d’elle. Mais en même temps, comment retenir le secret aussi longtemps que possible. Nerveusement, elle se mordillait la lèvre inférieure, trahissant un évident malaise face au document étalé sur la table qu’il commentait avec tant d’aisance.

Il lisait disait-il. Ecrivait même. C’était si admirable. Certes, les souvenirs qu’elle lui avait raconté reflétaient une enfance heureuse. Mais d’une éducation avancée, elle n’en avait pas eu le privilège. Pendant des années, jamais statut ne lui avait posé ce problème, mais depuis qu’elle s’était lancée dans cette révolutionnaire balade dans le royaume, bien des personnes et situations avaient révélé à quel point cette incapacité était handicapante et honteuse, et que n’aurait-elle pas donné pour apprendre à lire.

Louis-Oscar a écrit:Louis-Oscar souriait et ne pouvait quitter des yeux la jeune femme; il voyait défiler sur son fin visage si expressif, tout un panel d'émotions.

Mais quand pour finir, elle se mordilla la lèvre inférieure, il devina comme une gêne, ou un malaise...
Peut-être n'était elle pas vraiment remise de son éprouvante rencontre avec la défunte abeille..?
Ou peut-être cette carte lui rappelait de mauvais souvenirs ..?
Ou peut être avait t’il dit ou fait quelque chose qui lui déplaisait?....

Et tout en épluchant les diverses causes probables du mal-être évident de son adorable invitée, il osa rompre le silence et demanda d'une voix un peu hésitante, qui trahissait son inquiétude:

Peut-être ...heu...
Préférez-vous vous assoir..?
j'avoue ne pas avoir pensé à vous le proposer...

Honte à moi...Pensa t'il alors.

Et c'est en la voyant froncer un peu les yeux sur la carte déroulée, que les paroles de feu Camille, son ancienne nourrice et Mère adoptive lui revinrent:

Elle lui expliquait que sa vue baissait à cause de son âge et qu'avoir de bons yeux, ce n'était pas donné à tout le monde...
Parfois même, la vue est si mauvaise dès la petite enfance, disait elle aussi, que le quotidien en est grandement perturbé, limitant bon nombre d'apprentissages...

Hum...c'est peut être cette carte qui ne convient pas?
ou est-ce écrit trop petit..?
Je dois avoir un verre grossissant par là !

Tout en formulant sa phrase, c'est une tout autre idée qui lui vint...
Et il ajouta tout naturellement, sans réfléchir plus avant:

Et si c'est juste les lettres qui vous posent souci, tout va pour le mieux !
Il vous suffit de les apprendre !
Je serai même heureux de vous y aider si vous le souhaitez !

Presque rassuré par sa dernière hypothèse énoncée, un sourire encourageant aux lèvres, il dit encore avec un regard presque suppliant:

Dites-moi Lana ...!

Elanadrax a écrit:Quelle ironie de se trouver dans une bibliothèque et de se sentir lue comme un livre ouvert. Etait-elle si sotte et transparente pour que Louis-Oscar mette le doigt exactement sur la chose dont elle voulait le préserver et garder pour elle-même ?

Non, non… Votre carte est très bien. Enfin, je pense.


Elle n’est pas du genre à manifester un désarroi quelconque. En général elle s’efforce de voir le verre à moitié plein. Elle entendait encore les paroles de son frère. Geindre et pleurer ne servent à rien si ce n’est perdre le temps de chercher une solution.

Une solution. Trouver quelque chose, et vite.

Mais le regard inquisiteur de Louis-Oscar n’aide pas. Mais alors pas du tout. Sur le moment incapable de l’affronter, elle garde les yeux baissés sur la carte présentée. Mais tous ces signes méli-mélo, ne semblent suivre aucune logique. Courbes, traits, points, embranchements... Cela aurait été tellement plus simple si les cartographes se contentaient d’indiquer les éléments par de clairs pictogrammes.


Elle ouvrit la bouche, comme pour parler, mais su tut, réalisant qu’elle n’avait pas le moindre argument.
Malgré ses efforts, il lui est difficile de masquer ce qui la contrarie. A son grand dam, Sa réponse ressemble plutôt à un balbutiement

Je… je crois que j’ai saisis l’idée générale. C’est finalement préférable de se rendre compte sur place afin de situer les repères.


Argument un peu… bidon… dirons-nous. Mais il lui fallait bien trouver quelque chose pour se sortir de cette situation quelque peu embarrassante.

Louis-Oscar a écrit:La tension devenait palpable et la réponse de la jeune femme, qui tentait manifestement de masquer la source de sa contrariété, s'avérait peu convaincante...

Louis-Oscar culpabilisait, pensant être à l'origine de l'embarras évident de Lana...

Il roula simplement la grande carte qu'il glissa dans son fourreau de cuir, avant de l'offrir à la jeune femme.

Voilà pour vous Lana !
Et il tenta un timide sourire.

Ne sachant trop quoi ajouter, de peur d'aggraver son cas, il passa machinalement la main dans ses cheveux et inspira profondément, peut être pour se redonner un peu d'assurance...

Il choisit alors de changer de sujet et d'aborder le retour, en bafouillant hélas un peu...

Et bien...
Heu...
Maintenant que cette fameuse carte est entre vos mains...
Hum heu...
Peut être souhaitez vous rentrer...?

Mais n'étant pas certain que l'état de santé de son adorable amie permette le défi tant attendu, il n'osa pas le proposer, craignant un nouvel impair...

Elanadrax a écrit:Son regard fixait le sol entre les pieds de Louis-Oscar et elle continuait d’esquinter la lèvre du bas.
Bien embêtée par la situation qu’elle n’avait franchement pas envie d’étaler aux pieds de Louis Oscar et qu’elle cherchait à se sortir de ce petit pétrin, voilà qu’une horloge se mit à sonner. Sauvée par le gong, c’est le cas de le dire.

Oh, je crois que la journée commence à s’achever.
Se faufilant pour tourner le dos à Louis-Oscar et aller se planter devant la fenêtre, juste le temps parvenir à plaquer un sourire un peu forcé sur son visage.

Elle prit une inspiration et se tourna vers lui. Son regard avait ce quelque chose de triste qu’elle lui avait découvert la première fois qu’ils s’étaient rencontrés à la cathédrale. L’avait-elle blessé ?
Des pensées complètement paradoxales lui passaient par l’esprit. Elle espérait qu’un jour il comprendrait, mais elle se refusait de lui sous-entendre quoique ce soit.

Vous me l’offrez ? Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui fasse don de la carte. Simplement avait-elle songé qu’il prendrait la journée pour la lui montrer et en faire quelques explications.
Faisant un pas en avant, elle prit des mains le rouleau qu’il lui tendait. L’échange suffit pour que les doigts s’effleurent. Enfin, elle parvint à lever les yeux vers lui. Ses lèvres se muèrent en un Merci. Un murmure si bas qu’elle ne sut si Louis-Oscar l’avait entendu.
Sa main devenue libre, il la passa dans ses cheveux, ce qui eut pour effet de la faire légèrement sourire. Honnêtement cette fois.

Je… je crois que vous avez raison. Il serait sage que je songe à rentrer à la Cathédrale.

D’ailleurs, une fois de plus elle songeait qu’avec l’hiver il devenait impératif qu’elle se décide à trouver un véritable logement. L’hospitalité du Très-Haut ne laissait rien à désirer, mais c’était réfléchir à l’idée qu’elle aimait assez Bourges pour envisager de s’installer quelque temps.
La journée a été riche en émotions. Il faudrait retourner à Bourges à présent. Acquiesçant donc, elle suivit Louis-Oscar qui referma la bibliothèque, et prirent le chemin des écuries.

Sigismond a écrit:Ca m'a servi d'y mettre une annonce pour un travail, y a un monsieur qui m'a envoyé une réponse. Il m'a donné rendez-vous mais c'est un peu loin, en dehors de Bourges, sur la route du Nord. Moi la région je la connais pas, et déjà une dame, la Bourgmestre, a commencé à m'aider et je ne veux pas lui être infidèle. Mais, malgré les kilomètres à faire pour mes pieds endoloris la curiosité me pousse à aller jusqu'à ce domaine perdu, " les ails d'Angilon " qu'au moins je meurs pas idiot sans connaître ça. Et le gonze à un nom qui me botte, la tour du Pin, que je me dis qu'il doit y avoir des pins dans son domaine et qu'il doit passer ses journées à en faire le tour. C'est un aristo avec un nom pareil, c'est pas que c'est trop mon genre ni mon milieu les aristos mais ils ont des sous et du travail et la plupart que j'ai rencontrés étaient justes et gentils. Celui-là y doit être pareil.
Mes oreteils dépassants de mes bottes usées je me mets en route pour le domaine des ails d'Angilon, un nom bien curieux. Même si c'est un chateau qu'il habite, il y a toujours du travail là dedans.
J'y arrive en début d'après-midi, un superbe domaine plus grand que je croyais que ça pouvait exister et je me présente au premier type que je vois :
Sigismond que je m'appelle. J'ai là un mot de Monsieur de la Tour du Pin qui me demande de passer le voir pour de travail. Me voilà donc, c'est possible de le voir cet homme?
Je lui colle la lettre sous le nez pour qu'il voit que je dis pas de mensonges. Ici c'est beau, et grand. Sur qu'il y a de l'ouvrage à tomber.

Danath a écrit:Le vieil homme profitait de ce début d'automne ensoleillé pour s'activer au potager...

Il vous faut savoir que le temps, lorsqu'il est à la pluie, Danath reste assis, s'adonnant à la cordonnerie...
Et c'est fort utile aussi !

C'est alors qu'un homme s'avança vers lui, et tout naturellement, se souvenant de la conversation avec son Fils adoptif, il s'essuya les mains avant de lancer :

Bien le Bonjour !

Quelques pas lui suffirent pour sortir du potager et le saluer comme il se doit.

Le nouvel arrivant semblait jeune, et décidé dans son verbe,ce qui plût d'emblée au vieil homme.
La missive signée par son Fils à l'appui.

Arborant son franc sourire, il dit encore:

Fort bien !
Je me présente à vous :
Moi, c'est Danath !

Et il tendit sa main, un peu terreuse encore...

Mon Fils adoptif, Louis-Oscar de la Tour du Pin, m'a informé ce matin de votre visite probable.
Soyez le Bienvenu en ces Terres du Berry !


Il ne devrait plus tarder, il est en forêt par ce beau temps, pour rentrer du bois.
Installons nous si vous voulez bien, un verre de cidre ou du vin de choux pour patienter peut être ?

Sigismond a écrit:C'est un homme bien carré, les cheveux blancs, le père adoptif du gars Oscar qui a du donc perdre très jeune son père naturel. Ca me regarde pas tout ça. Danath qui se nomme, c'est pas courant, va falloir que je m'en souvienne. En tout cas, ses mains prouvent à l'évidence que même si ce palais il en est le proprio, ça le dérange pas de  se baisser et de se salir la paluche pour y gratter la terre. J'aime ça !
L'accueil est plutôt joyeux, doivent être à l'aise dans cette immense propriété avec des chambres grandes comme la place du marché mais doivent pas y voir grand monde dans ce trou paumé et doivent s'y emmerder au moins 30 jours par mois.
Z'avez une bien belle demeure, Monsieur. Il doit falloir du monde pour entretenir tout ça.
Mine de rien, j'y fais comprendre que s'ils cherchent un pas fainéant pour y turbiner à leur parc et bien je suis leur homme ! Moi ça me connait le travail au grand air et pis j'aime ça.
Il me propose de rentrer dans son palais et de vider un godet ensemble, pas bégueule le bonhomme, il me cause et il me reçoit comme si j'étais copain comme cochon avec son fils. Il faut que je fasse preuve d'un minimum d'éducation et c'est pourquoi je lui réponds :
Bien volontiers Monsieur, je suis votre obligé et pardonnez-moi de briser votre routine par mon interruption.
Je lui sors des beaux mots que dont je me rappelle mais que je sais pas si je les emploie bien. On s'en fout, il fait beau, les oiseaux chantent, le reste on s'en tape.
Et puis j'y reviens sur son choix de bibine:
Le cidre, ça j'y connais. Mais le vin de chou ????? On peut y faire du vin avec du chou ! C'est fou ça !

Danath a écrit:La réaction du jeune homme, concernant le vin de choux proposé, n’étonna guère le vieil homme, et il sourit avant d'avouer:

Et bien voyez vous, moi non plus, je ne connaissais pas !
C'est lors de la grande Foire, donnée à l'occasion de l'anniversaire de l'Exode au début de l'été, que j'ai rencontré ce talentueux vigneron et gouté son fameux breuvage.

Puis, sans autres façons, il fit quelque pas vers le grand bahut, et se saisit d'une affiche qu'il présenta en disant :
Voilà une des affiches !

Laurent Duchemin
Vigneron Récoltant-Négociant
est fier de vous présenter son

vin de chou

breuvage exceptionnel tout à fait artisanal dont la recette restera un secret jalousement gardé.

Dégustez sans crainte une boisson à l'arôme surprenant et à la texture attachante, qui laissera votre palais dans l'émerveillement et la béatitude.

Unissant dans un subtil mariage la saveur sucrée du raisin et les essences soufrées du chou, ce vin à la robe acajou légèrement opaque réveille vivement les papilles à l'attaque avant de libérer des parfums cuivrés qui se teintent progressivement de miel. Dès la deuxième gorgée, des nuances de citron viennent enrichir le bouquet et apportent en finale une sensation de fraîcheur revigorante.

Il se boit légèrement frais en apéritif ou à température ambiante en accompagnement de plats relevés tels que ragoût de chèvre, gigot de sanglier et toutes venaisons marinées.

En plus d'être gouleyant, ce produit du terroir sancerrois possède des vertus curatives sans pareilles. Il favorise la digestion et fluidifie le sang et les humeurs corporelles, apportant ainsi bien-être aux organes les plus vitaux tels que le foie (prévention de la cirrhose) et le cerveau (facilite le calcul mental).

Même les enfants peuvent en tirer bénéfice, sous la surveillance de leurs parents. On recommande un demi-doigt de vin de chou mélangé à la soupe du soir dès l'âge de 5 ans pour stimuler la croissance corporelle et le développement précoce de l'intelligence.

Buvez le vin de chou de Laurent Duchemin!

Le bon vin réjouit le coeur, seul l'excès est nuisible.

Et tout en servant le vin, il pensa que peut être l'homme avait faim...

Goutez-moi ça ! J'apporte juste de quoi l'accompagner.

Danath fila donc et revint avec un plateau garni de pain cuit du matin, de petits fromages de chèvre, et de raisin.

Servez-vous surtout, marcher jusqu'ici ça creuse !

Sigismond a écrit:Recette secrète pour ce vin de chou. Pfff, ça veut y dire que si on en crève, on saura pas ce qui nous a tué. D'un autre côté, j'peux pas continuer à vivre sans y avoir goûté à ce vin de chou. Du chou, ça y doit avoir un goût de soupe. Des chox macérés dans de l'alcool, j'y vois que ça comme recette.
Le vieux Danath me met une affiche sous les yeux mais comme je sais pas y lire ça m'en colle une belle jambe. D'ailleurs je vais y dire, comme ça il arrêtera de me faire lire des machins :
Jolie affiche Monsieur, mais je sais pas lire. ... Faudrait que j'y apprenne. Vrai que ça sert à rien à ceux-ce qui ramassent des feuilles, taille les rosiers, piquent des choux ou soignent des bêtes, mais à force ça devient gênant.
Y me laisse avec un verre de ce vin étrange pour aller chercher des gâteaux. Vivre idiot, c'est déjà pas supportable mais mourir idiot c'est encore pis. Je vas donc y boire de ce truc, et p'têtre que ça va m'y transformer en prince charmant.
Ma première impression, c'est que c'en est pas dégueu la deuxième, c'est que c'est bon, et même vraiment bon. Un mélange subtil d'arômes qui vont du bien là où que ça passe. Je m'y croirais en Provence là où que ça sent bon le thym, la garrigue, la ciboulette, le persil et tous leurs copains. Y manque que le chant des cigales mais on pet pas tout en avoir :
C'est en un rien exquis votre machin ! que je dis au vieux quand il s'en revient :ça te remonte un mort en moins de deux, c'est mieux que la médecine des sorcières ce truc là.
Et me voilà qu'en vide le verre complet et que je le tends pour qu'il me le remplisse à nouveau. Ca fait pas poli mais quand c'est bon la politesse on y marche dessus. Mais passons à ce qui m'amène dans ce palais et j'y demande au vieux tout en m'empiffrant de gâteaux, parce que j'en ai la dalle plus qu'en pente :
Vous croyez qu'y en aura du taille pour moi ici !
Et comme il connait sûrement pas les mots de chez nous, j'y précise :
Le taille c'en est du boulot, genre raccourci du mot travail, j'y crois.

Danath a écrit:Le jeune homme avoua ne pas savoir lire...
Danath s'excusa évidemment, un peu confus:

Oh, pardon...
Quelle maladresse de ma part...
Il est vrai que trop peu de gens maitrisent la lecture et l'écriture...

Puis continua sur un ton plus enjoué, quand Sigismond donna son avis sur le fameux vin de choux:

Si l'idée vous agrée, le soir après l'ouvrage, mon fils ou moi même pourrions vous instruire aux lettres !

Et rassurez vous, du travail ici, ça ne manque pas !

Le bruit bien reconnaissable de la carriole dehors, annonça Lo qui arrivait.

Le voilà qui arrive, vous pourrez ainsi en parler de vive voix avec lui !

Louis-Oscar a écrit:Il n'était pas bien tard encore, milieu d’après midi peut être, vu la position du soleil, quand Louis-Oscar rentra au Domaine.

Une sacoche de cuir jetée en travers de son épaule, le Maître des lieux marchait d'un pas rapide et aérien. Nuage à ses cotés semblait déborder d'énergie et bondissait tel un cabri, invitant son Frère de meute à poursuivre leur jeu.
Balayant d'un regard le potager, il n'y vit point son vieux père, il décida donc de rentrer aux cuisines, se préparer une infusion revigorante bien méritée .

Me voilà.

Dit-il machinalement en franchissant le seuil de sa demeure, pas certain du tout d'être entendu...

Oh !
Bien le Bonjour !

Lança-t'il agréablement surpris, en découvrant un nouveau visage.

Déposant la besace sur un coin de la grande table, il s'avança pour saluer l'homme comme il se doit.

Je me présente à vous, Louis-Oscar de la Tour du Pin !
Et il tendit tout naturellement sa main, assortie d' un franc sourire.

Sigismond a écrit:Le vieux s'excusa de ne pas avoir compris que je savais pas y lire mais je lui répondis qu'il y avait pas de mal et pis c'était pas de sa faute à lui, le bougre, si je savais pas y lire. Il se proposa lui et son fils de m'enseigner l'art de lire, ce qui en serait pour moi un vrai cadeau tombé du ciel. Je le remercie chaudement :
Parbleu, rien ne me ferait autant de plaisir que de savoir y lire ! Penser que des gamins de 6 ans sont capables de déchiffrer des textes devant lesquels, moi, Sigismond, corniaud de 20 berges, j'ânonne comme une poule sans cervelle.
Je reconnais quelques lettres, celles qui font des sons, les voyettes je crois qu'ils appellent ça, mais le reste, macache, j'en suis paumé, pire que le lièvre pris dans un collet.
On est là à s'abreuver le gosier et à parler du temps qu'une vois s'y fait entendre, c'est son fils, le patron du domaine qui se ramène. L'a tout l'air du campagnard, avec sa besace, son chien et sa bouille façonnée par de longues heures au grand air. Il m'inspire confiance à peine que je le vois. Louis-Oscar de la Tour du Pin qui s'étiquette le bonhomme, le temps d'y dire son nom, tout le monde y dort et, parait qu'il y en a qu'ont le nom encore bien plus à rallonge.
Sigismond, que je m'appelle !Bonjour à vous Monseigneur
Je sers la paluche tendue, c'est une poigne d'honnête homme, franc et heureux de vivre. Je me sens tout bête devant ce bonhomme aussi à l'aise dans la vie.
Sigismond tout court, j'ai pas de nom de famille, vu qu'on sait pas qui c'est mon père et que ma mère c'est une bien moins que rien.
Je vais peut être pas y dire toute ma vie non plus, j'y suis pas là pour ça.
Je m'en suis venu, Monseigneur, rapport au petit mot que vous m'avez envoyé. Je cherche du travail, en échange d'un toit et d'un peu de pain. J'y suis pas un fainéant, et je peux abattre de la besogne comme deux hommes dans une même journée. J'ai l'habitude du grand air, je crains ni le chaud ni le froid, je suis un gars sérieux, je suis modéré sur la chopine et j'y cours pas après le premier jupon qui passe. C'est pour vous y dire que question travail, on peut se fier à moi. Si vous y voulez, je peux vous faire un premier essai de quelques journées. Ensuite vous me direz si ça vous colle ou pas
Direct que je lui cause boulot, faut bien qu'il voye que c'est ça que je veux et que j'en suis pas un brigand ou un bon à rien qui viendrait l'assassiner pour le voler.
Vous en dites quoi de ma préposition, Monseigneur de la tour du Pin ?

Louis-Oscar a écrit:Agréablement surpris par l’enthousiasme évident dont faisant preuve cet homme, sans doute un peu plus jeune que lui, il tiqua pourtant et s'expliqua :

Oh vous savez, il n'y a pas de Monseigneur ici !
Appellez moi Louis-Oscar, c'est bien suffisant.

Mon nom un peu long c'est vrai...
Mais il est l’Héritage de Feu mes parents dont je n'ai hélas pas souvenir, et je le chéris
Leurs Titres de Noblesse se sont envolés avec eux....
C'était en Savoie, une Province Italienne...

La voix un peu cassée par cette triste évocation il ajouta :
...Et Danath ici présent, a veillé sur moi depuis...
Un regard reconnaissant à son vieux père, accompagna ses paroles.

Il ne parla pas de Feu Camille, son ancienne nourrice.
Il n'est pas temps pour conter tout ça...

Pour le travail, on peut si vous le souhaitez voir ça sur quelques jours, mais je dois vous avouer manquer de bras, surtout pour certains travaux comme la réfection d'une partie de la charpente .
Et Danath ne peut plus guère s'y atteler vu son âge.

Puis réfléchissant rapidement à ce qu'il devait dire encore il continua:

Pour les repas, il va de soi que vous partagerez notre table. Et pour votre logement, il y a une pièce avec quatre lits pour les journaliers, mais si vous vous plaisez ici, il y a des petites chambres à l'étage, vous y serez plus au calme .
Pour votre salaire, si 140 tournois par semaine, nourri et logé vous conviennent, je vous embauche !

Puis en remarquant le triste état des bottes de Sigismond, il ajouta:

De nouvelles bottes et un gilet chaud vous seront utiles pour finir de rentrer le bois aussi.
Il y en a de différentes tailles dans l'atelier de Danath.
Je te laisses voir ça ..?
Lança t'il s'adressant à son vieux père et talentueux cordonnier depuis peu.

Je prends juste le temps de savourer une infusion revigorante, et je vous fais visiter !

Danath a écrit:Le vieil homme sourit, trop content de pouvoir transmettre un peu de son savoir à ce jeune homme :
Puis quand son Lo fut là, il écouta avec attention leurs échanges verbaux, et acquiesça d'un simple mouvement de tête, à la demande de son Fils.

Ah au fait !
Lança t'il avant de conduire Sigismond dans son antre:

Je me suis engagé, enfin ...Toi aussi par le fait... à instruire ce jeune homme aux Lettres !
Il te faudra dépoussiérer ton arsenal que tu utilisais avec les jumeaux !

Et c'est presque fier de lui, qu'il guida leur hôte jusque dans la pièce où il prenait tant de plaisir à travailler le cuir .
Pointant du doigt une étagère où une bonne douzaine de bottes étaient alignées, il dit :

Elles sont toutes un peu différentes, pas seulement par leurs pointures...
Je laisse aller ma créativité, et je dois vous avouer être fier du résultat !

Puis, Danath ouvrit un grand coffre de bois finement ouvragé, où différents surcots, pourpoints et gilets de cuir se trouvaient.

Faites votre choix !

Et quand vous aurez trouvé votre bonheur, je vous montre encore la penderie .
Mais là, même si tout est propre, les chemises de laine et de lin, idem pour les braies, ont déjà été portées.

N’hésitez donc pas à piocher ce qu'il vous faut, et Rosalie s'occupera de vos vêtements sales.
Elle est un peu rustre et jure plus qu'il ne faudrait, mais elle excelle dans son travail ici !

Sigismond a écrit:Il faut que je l'appelle Louis-Oscar, il a l'air d'y tenir le monsieur. Il a peut-être perdu ses titres de noblesse, mais question recevoir et mettre à l'aise il sait y faire :
Comme vous voudrez Luis-Oscar.
Pis le l'écoute et j'y reviens pas, 140 tournicotis la semaine plus la soupe et le galetas, ben j'y en crois pas mes oreilles et je signe de suite :
Comment que ça m'y va ! J'ai jamais rêvé mieux, je suis votre homme Louis-Oscar. Vous serez pas déçu de votre affaire avec moi.
Ensuite le vieux y me montre des bottes et du beau linge comme j'en ai jamais porté cette fois c'est sûr, j'en regrette pas d'y être venu ici.
C'est encore mieux qu'au paradis ici,
Je cherche dans ses caisses des nippes à ma taille et de belles bottes que le bonhomme il fabrique tout seul. Un beau métier que bottier, y a de l'avenir, tant que l'homme y marche et comme il est pas près de voler.
Merci bien, monsieur, je sais pas comment vous dire merci tant ça me fait chaud au coeur tout ça, mais je vous dis encore merci.
Je trouve mon bonheur dans tout ce linge, et bien plus mais je prends que le nécessaire. Je suis là pour le boulot pas pour un bal.Des bottes aux pieds, une chemise et un pantalon sur le bras je dis au vieux :
C'est bon, j'ai ce qui me faut.

Louis-Oscar a écrit:Tout semblait se profiler au mieux, et Louis-Oscar soupira d'aise en voyant son nouvel employé si heureux .

Il rapprocha la bouilloire du feu, posa dans son bol préféré le petit sac de plantes, puis y versa l'eau déjà frémissante.
Et comme à son habitude, il se cala le dos contre l'âtre, pour savourer quelques gorgées encore brûlantes de son breuvage fumant.

Instant salvateur tellement nécessaire, même le temps semblait s’arrêter.


C'est Sigismond avec les bras chargés de vêtements qui le rappela à la réalité du moment.

Sautant sur ses pieds, il posa le bol sur la table et dit:

Je vois que vous avez trouvé ce qu'il vous faut !
Venez, si vous voulez bien ; Je vais vous faire découvrir le Domaine, en commençant par votre chambre où déposer tout ça.

Vous préférez la chambre commune avec les journaliers ou préférez-vous une des petites chambres de l'étage...?

Et tout en marchant, il dit encore :

Pour vous apprendre à lire, point de souci; On s'y attèle dès ce soir si vous le souhaitez !
J'espère juste arriver à vous faire aimer les livres, comme mon ancien Précepteur y a si bien réussi !

Ajouta t'il sur un ton enthousiaste et sincère.

Sigismond a écrit:Pour le logement, il apparait que j'en ai le choix ou bien la chambre commune avec les employés ou une chambre à l'étag. Pas à dire, c'est mieux que mieux ici, une chambre pour moi tout seul j'n ai jamais eue.
Si ça vous fait rien, j'y prendrai une chambre à l'étage.
Ca doit en être bien mieux ici et peut-être que je vais y trouver une servante à qui plaire.
Une chambre tout seul ça me va mais ça va aussi aux autres, vu à qu'il parait, que je ronfle toutes les nuis, plus fort qu'un moulin déchainé. Il parait, moi je sais pas, je dors.
Et quand même je m'y renseigne sur les autres employés, un domaine pareil il en faut du monde pour que ça tourne même si le maitre des lieux il a l'air de se contenter de rien :
Vous en avez du monde qui occupe d'autres chambres là-haut? Je veux y dire que je suis surement pas le seul à avoir de la besogne de par chez vous?
Et pour la lecture, il veut commencer ce jour même, je peux quand même pas y dire non devant tant de gentillesse.
J'en suis votre serviteur, Monsieur, alors on fera les choses comme vous voulez qu'elles soient faites. Ce soir, demain au milieu de la nuit, appelez-moi j'y viendrai. Vous aurez qu'à déduire les leçons de mon salaire, dame, l'instruction ça se paie même chez les moins que rien.
Mes effets à la main je le suis dans sa vaste demeure, j'aurais du prendre des cailloux et les semer en chemin pour y retrouver la sortie. On peut se perdre dans ce chateau et mettre des lustres à en trouver la sortie.

Louis-Oscar a écrit:Louis-Oscar sourit aux propos de Sigismond, quand il parla de ses ronflements, puis répondit à sa question :

Le palefrenier et Rosalie son épouse, vivent au petit hameau tout proche. Ils n'ont passé la nuit ici qu'un soir d'orage.
et hormis les journaliers à qui je ne propose que la vaste chambre commune, personne encore ne loge ici.

Il pensa alors à son épouse, aux jumeaux et à son Fils, et c'est avec une voix un brin plus grave qu'il continua:

Il me faudrait trouver une servante pour aider Rosalie dans sa tâche, et cette dernière a décrété s'en occuper...!
Mais vu son caractère bien trempé, il me semble que c'est la meilleure option...
Ajouta t'il en retrouvant un peu de son entrain

Voilà votre chambre !

Annonça t'il finalement en s’arrêtant devant une porte qu'il ouvrit en grand et en l'invitant d'un geste de la main, à y entrer.

Pour l'eau, faudra la prendre en bas:

Expliqua t'il en pointant du doigt le broc et la jatte en faïence.

Et les bougies de réserve sont là.
Elles sont faites en cire d'abeille, et ne fument pas comme les chandelles!
Ajouta-t'il avec une once de fierté.

Puis la visite du Domaine se poursuivit; Louis-Oscar détailla le travail à prévoir, au fur et à mesure de leur avancée, avec commentaires à l'appui.
Éternel rêveur qu'il était, avec ce coté perfectionniste qui agace parfois, il en prit conscience et se tût ; espérant vraiment ne pas avoir noyé sous un intarissable flot de parole, son nouvel employé, vu l’ampleur de l'Ouvrage annoncé...

Passant machinalement sa main dans ses cheveux, il dit pour finir:

Pour résumer, et ce dès demain : Quand le temps est favorable, on rentre le bois, et sinon, on s'active au Domaine;
Passer deux murs de l'écurie à la chaux, et commencer à traiter le bois pour la charpente !

Si vous savez conduire un attelage, vous pourriez aussi assurer les livraisons au marché de Bourges.

Et le soir, dans la bibliothèque jusqu'à ce que vous maîtrisiez lecture et écriture !
C'est une des pièces du Domaine que je préfère

Et il pensa que l'aide précieuse de Sigismond, lui permettrai d'avancer le travail du bois dans son atelier du Domaine.

Fort heureusement, le clocher du Prieuré égraina les heures, annonçant l'heure du souper.
Et comme Rosalie n'appréciait guère les retardataires, il ne fallait pas trainer !

Oh déjà...?
Venez, il est temps de passer à table, ne faisons pas attendre Rosalie !
Vous verrez qu'on apprécie finalement son tempérament en goutant sa cuisine !