[ RP ] Domaine " Les Ails d'Angilon "

Danath a écrit:Fallait l'occuper le petit, et c'est ce qu'il fit !

L'objectif atteint, ils passèrent à table pour partager le diner, pour lequel Danath s'était appliqué.
Il avait même cueilli quelques aromates appréciés par son Fils adoptif, pour parfumer le ragout à son gout !

Louis-Oscar semblait moins misérable, maintenant qu'il était propre.
Il se peut aussi que le bain imposé et les diverses corvées lui aient ouvert l'appétit !

Et pour veiller à ne pas le voir à nouveau sombrer dans ses sombres pensées, Danath monopolisa la conversation, tâchant de l’intéresser avec les évènements prévus:

J'ai appris au marché qu'une grande fête est programmée !
Sur deux jours il semblerait.

L'Exode c'était vers le 20 juin, enfin les premières alertes, et c'est une fête anniversaire,une commémoration pour se rappeler de notre Exode!
Il y aura une Grand Messe pour commencer, et certains disent même que le Pape en personne y sera !
Et des jeux aussi et une grande Foire où les Artisans et les Paysans pourront présenter leurs meilleurs produits!

Et un Bal à ce qu'il parait pour clore cette première journée ...!

Danath, tel un enfant, avait les yeux si brillants qu'ils semblaient pétiller, tant il était excité à l'idée de cette fête.
Il va sans dire qu'il s'en réjouissait, et était surtout heureux d'en parler à son Fils, espérant de tout son cœur lui faire partager son enthousiasme .

Et la soirée, malgré la nuit tombée se termina dehors, avec une lanterne pour les éclairer.
Des projets et des idées furent échangées.
Père et Fils ce soir là au Domaine, se retrouvaient...

Naturellement, Danath trouva mille arguments pour motiver Louis-Oscar à se rendre au Bal...
Gagnera t'il cette difficile partie..?

Louis-Oscar a écrit:( quelques temps plus tard )

Ce soir là, Louis-Oscar rentra plus tard qu'à l'accoutumée, et surtout plus gai !

La vie réserve bien des surprises, et les chemins empruntés, bien que parfois chaotiques, vous permettent de croiser des gens charmants...

Tout à commencer un jour à la Cathédrale de Bourges; Louis-Oscar s'y rendait pour prier...
Et alors qu'il s’apprêtait à sortir, il fit la connaissance d'une jeune femme ...

Quelques temps après, lors du Bal de la grande fête du Souvenir, il la croisa à nouveau...
Enfin..croisé n'est pas le mot exact...
Discussions, rires, mets raffinés et danses, voilà le contenu de cette mémorable soirée partagée !

Et aujourd'hui, au bord du lac, en se promenant avec Nuage, c'est encore Elle qu'il croisa !
On dit jamais deux sans trois..?
Et bien le compte y est !

Son vieux père fut ravi de découvrir un tel sourire sur la visage de son fils et espérait bien en apprendre plus pendant le diner.
Il n'eut même pas à poser la moindre question, déjà son fils expliquait :

Demain, on aura la visite d'une amie à moi.
J'irai la chercher à Bourges avec les chevaux, et elle partagera notre repas !

Et en découvrant Danath avec les yeux brillants de curiosité posés sur lui, assortis d'un grand sourire, il rougit légèrement...

Heu..c'est Lana, enfin Elana ....
Et..heu... Elle aimerait en savoir plus sur l'Exode.
Enfin voilà...

Ah et il me faut penser à trouver la grande carte du Berry aussi.

Le reste du repas se passa à parler du temps, des dernières productions aux ateliers et des soucis sur le marché.

Le lendemain matin, levé comme à son habitude aux aurores, il fila aux écuries pour étriller les chevaux, bichonner serait plus juste, tant il s'appliqua:
Crinières et queues peignées et huilée, sabots vérifiés, il alla même jusqu'à joliment tresser l'épaisse crinière de Pénélope...

Et évidemment, ne vit pas le temps défiler...
Fort heureusement, Danath vint le trouver, lui dire que l'infusion servie refroidissait, et qu'avant de se mettre en route, il serait bien vu de passer des vêtements présentables.
Et il parla même du menu qu'il prévoyait pour midi !

Oh, Mille merci !

Louis Oscar gratifia le vieil homme de son franc sourire, avant de courir jusqu'aux cuisines, où il avala le breuvage presque froid, puis se débarbouilla rapidement avant de passer des vêtements propres qui sentaient bon le saponaire.

Tout heureux, il monta sur Ulysse, tenant la longe de Pénélope, et il partit au petit galop jusqu'à Bourges, Nuage filait tel le vent à ses cotés.
En entrant dans la ville, il fit ralentir sa monture.

Son cœur battait un peu plus vite qu'à l’accoutumée et il ne pouvait se départir de son sourire.
En arrivant sur la place de la Cathédrale, il sauta au bas de l'équidé, le flattant d'une caresse sur les nasaux, puis s'arrêta, balayant d'un regard la place en espérant y découvrir Lana.

Elanadrax a écrit:
Au rendez-vous place de la Cathédrale, elle n’avait pas eu à trop se déplacer comme elle y avait trouvé asile en attendant de repérer son propre logement. Ce qui de toute évidence ne semblait pas déranger le prêtre ou l’ecclésiaste chargé de l’office puisqu’elle n’en avait jamais rencontré.

Avantage donc pour être sûre de ne pas être en retard.

Quand Louis-Oscar arriva au lieu-dit, elle l’accueilli avec un sourire.

Bonjour Louis. Vous êtes bien matinal.
Evidemment, il était accompagné de Nuage, dont la présence lui paraissait de plus en plus normale, allant jusqu’à s’accroupir pour le gratter derrière les oreilles.
Bonjour toi.

Elle eut un sourire en coin de satisfaction en constatant que les deux chevaux étaient équipés de selles ordinaires. Contente avant tout de voir que Louis-Oscar ne la considérait pas comme une de ces damoiselles prudes qu’il fallait constamment assister pour les moindres petites charges, et ensuite simplement parce qu’elle détestait monter en amazone.
Mettant pied à terre, Louis-Oscar fit les présentations.

Louis-Oscar a écrit:Elle était bien là, avec son magnifique sourire !

Bonjour Louis. Vous êtes bien matinal.

Louis-Oscar évidemment ravi répondit sur le même ton:
Coucou du matin Lana !
Matinal dites-vous..?
Moi qui craignais d'être en retard, n'ayant pas vu le temps défiler ...

Mais il n'est pas temps de se perdre en explications inutiles et il se tut, trop heureux de voir Elana s'avancer tout naturellement, pour caresser Nuage.

Il vous apprécie, il semblerai !
Ajouta t'il en voyant l'animal répondre avec son numéro de charme, penchant la tête d'un coté, puis de l'autre; une oreille dressée et l'autre penchée...

Puis, il invita d'une geste de la main, la jeune femme à s'approcher des chevaux:
Et avec une intonation un peu théâtrale, il dit :
Je suis fier de vous présente Ulysse, mon fidèle et vaillant destrier !
Et voici la sage Pénélope qui vous est destinée !
Voyez comme elle s'est fait belle pour vous porter !

Et pour clore la représentation, Louis-Oscar s'inclina en une parfaite révérence, avant d'offrir non des fleurs, n'étant guère pratique de chevaucher un bouquet dans une main hein! Mais
les rennes de la jument à sa cavalière.

Elanadrax a écrit:

louis-oscar a écrit:
Il vous apprécie, il semblerai !

Tout compte fait il ne m’a pas donné de quoi le croire méchant.

Elle avait eu une vague prémonition que Louis-Oscar la confierait à une jument.

Ulysse, répéta-t-elle doucement, comme pour confirmer la présentation. Elle s’en approcha pour lui flatter l’encolure.

Pénélope A qui elle eu le même mouvement, puis joua des doit sur la crinière coiffée
Oui, c’est vrai que tu es bien belle

De ses mains elle prit les rennes. Pied gauche en appui sur  l’étrier, les mains posées sur l’arçon et le troussequin, elle se hissa d’un seul coup et s’installa avec grâce sur sa monture.
Si, elle n'avait montré que peu d’assurance lorsqu’il s’agissait de danser au bal l’autre soir, elle était totalement détendue à cheval.  Même sa petite robe paysanne ne semblait pas la gêner.

Alors, on y va ?
Elle talonna légèrement la jument qui partit au pas accompagnées de Louis-Oscar.

A peine avaient-ils passé les portes de la ville, qu’elle donna un léger coup sur les rennes, talonna un peu plus fort et sans la moindre retenue, partit au grand galop. Evidemment, elle n’a pas la moindre idée de la direction à prendre pour atteindre le domaine, mais cet appel de la nature est bien trop fort.

Cela fait si longtemps qu’elle n’a pas ressenti quelque chose de similaire. Le vent lui sifflait aux oreilles, Ses cheveux volent dans l’air. Il n’y a plus autour d’elle que le bruit des sabots qui martèlent le sol. Elle était dans son monde. Son monde où Pénéloppe l’avait emmené.
Déjà, Pénéloppe l’avait éduquée, acceptée, apprivoisée.
Elle était totalement soumise à cette jument, qui ne la connaissait pourtant qu’à peine et qui lui accordait cette excitante ivresse.

Allons donc, assez de ces enfantillages.
Ralentissant, elle marqua son arrêt et attendit que Louis-Oscar la rejoigne.

Oh Louis. C’est merveilleux ! Cela fait si longtemps que je ne suis pas montée que je suis moi-même surprise de toutes les sensations que cela libère.  

Louis-Oscar a écrit:Louis-Oscar sourit en la voyant faire.
Ni une, ni deux, sans autre façon, voilà Lana à glisser son pied dans l'étrier, et déjà elle filait.

Viens Nuage, retour maison !

Lança t'il au loup joyeusement
Et il monta Ulysse prestement, sentant comme un défi dans l'air...
Se doutant bien qu'il aurait fort à faire pour ne pas se laisser distancer !

Effectivement, dès la porte de la ville franchit, Lana talonna la jument qui évidemment fila, et Louis-Oscar toujours au pas, se régalait de la voir s'envoler avec tant d'aisance.
Ulysse impatient, fit comprendre à son cavalier qu'il aimerait galoper aussi, et rejoindre ces Dames !

Et sans même avoir à le talonner, tant ils se comprenaient, l'équidé partit au grand galop.

Oh Louis. C’est merveilleux ! Cela fait si longtemps que je ne suis pas montée que je suis moi-même surprise de toutes les sensations que cela libère.

Lança t'elle rayonnante.

Je peux vous assurer que Pénélope se régale tout autant, galoper ainsi devait lui manquer !
Puis avec un brin d'espièglerie dans la voix il ajouta :

Si on continue par là, c'est à Sancerre qu'on se retrouvera !

Il nous faut rejoindre ce clocher ! Expliqua t'il en pointant de la main l'horizon .
Plein nord !

Nous pourrons pousser les chevaux si l'idée vous agrée, mais je vous conseille de dépasser ces champs, le chemin est plein d'ornières jusque là !

Louis-Oscar rayonnait aussi, appréciant l'instant.
Et de découvrir Lana excellente cavalière, laissait entrevoir de belles ballades à travers le Berry.
Et voilà nos cavaliers, escorté par un loup, à quitter la route ,puis à longer les champs, avant de de s'élancer au grand galop.

Louis-Oscar ne pouvait que se féliciter d'avoir ajouté une once d'avoine aux grains ce matin, les chevaux répondaient à la moindre sollicitation, et Nuage était à la traine cette fois !
Et quand au détour du chemin, le Domaine fut visible, hésitant presque à prolonger leur fantastique chevauchée, c'est avec une pointe de regret qu'il annonça :

Nous y voilà !

Elanadrax a écrit:Elle eut un paradoxal moment de regret lorsque Louis-Oscar annonça leur arrivée à destination. Cette chevauchée lui avait tant plu.
Qu’à cela ne tienne. Si toutefois elle obtenait son accord, peut-être que Louis-Oscar autoriserait-il une autre sortie de la sorte.


Peut-être même qu’elle pourrait le défier à la course.

Ils mirent les chevaux au pas pour terminer le trajet.

Réveuse, elle pensa à haute voix


Un jour, j'aurai un cheval tout à moi. Un cheval comme celui de Dan

Le chemin était en courbe, et au détour révéla une propriété vallonnée avec quelques arbres qui meublaient le décor.
Cet immense parc ceinturait une résidence de pierre de taille dont la blancheur reflétait le soleil.
Le corps principal, chargé de multiples fenêtres toutes les formes, était encadré de deux pavillons latéraux.
A la base de ceux-ci deux conduits de cheminée qu'on apercevait de loin, laissaient imaginer  le genre de grands feus en hiver dans lesquels on pouvait griller des marrons.


Elle fut si impressionnée qu’elle en resta stupéfaite.

Louis-Oscar a écrit:En voyant la jeune femme écarquiller grand ses jolis yeux, Louis-Oscar sourit avant de lui confier tout en marchant vers l'écurie :

Ce Domaine porte le même nom que le Prieuré tout proche: " Les Ails d'Angilon " .
Et notre installation est récente, il y a encore beaucoup à faire, pour lui redonner sa Grandeur d'antan...

Les chevaux maintenant libérés de leurs entraves, ils furent abreuvés avec de l'eau claire et félicités. Laissant cette fois le soin au Palefrenier nouvellement embauché, le soin de les étriller.

Venez Lana, je vais vous présenter à Danath, et puis une petite visite si le cœur vous en dit..?

Ils entrèrent dans le grand hall, dallé de large pierres lisses et claires, avant d'entrer dans la vaste cuisine, d'où la bonne odeur du pain tout juste sorti du four, se mêlait aux effluves parfumées du ragoût qui mijotait.

Je te présente Lana !
Lança Louis-Oscar, avec le sourire jusque dans ses yeux .

Et voici Danath, mon Père adoptif qui fut aussi mon Maître d'Apprentissage.
Ajouta t'il en direction de la jeune femme.
Humm...
Ça sent rudement bon, déjà dis moi !

Puis en voyant la bouilloire d'où s'échappaient des volutes de vapeur, il proposa en regardant Lana:

Puis je vous proposer une infusion revigorante..?
Avant de vous faire découvrir le Domaine?

Elanadrax a écrit:Elle en était époustouflée. Jamais elle n'avait vu de demeure aussi somptueuse. Mêmes les écuries étaient immenses.

Son regard n'en finissait pas d'explorer tout ce qu'elle pouvait voir du parc. Après quelques pas, Louis-Oscar, la mena vers les portes d'entrée, qui lui semblait tout aussi immenses et, ils passèrent au grand hall.
La voix de Louis-Oscar se perdait en un écho qui semblait vouloir s'échapper quelque part par les combles. Elle se demanda d'abord quel était ce phénomène, avant de faire le lien avec ses jeux d'enfance où on allait se cacher dans grottes.
Mais cet endroit ne ressemble en rien a une caverne. Et pour cause.
D'après Louis, si l'endroit a encore besoin de tâches de remise en état, elle était bien curieuse d'imaginer a quoi il avait pu ressembler d'antan.

Ce devait être magnifique
Laissa-t-elle échapper dans un souffle.

Puis elle le suivit dans les couloirs qui menaient a la cuisine dont s'échappait un parfum biscuité de bon pain chaud.
Au milieu de tous ces fourneaux il y avait un homme d'un certain âge. Son pere adoptif. Louis-Oscar en avait déjà parlé. Il avait un air doux avec des pattes d'oies au coin des yeux. Rides du rire ? Mais en même temps un regard plein de l'expérience de la vie avec ses épreuves.

Révérence a l'appui
Bonjour Messire Danath. Je suis bien heureuse d'associer un visage sur le nom que Louis mentionne souvent.

Puis, craignant d’offenser le monsieur elle se pencha le plus discrètement possible vers Louis-Oscar et murmura
Euh...c'est quoi un maître d'apprentissage

Danath a écrit:Tout occupé qu'il était à mettre en route le ragout, le vieil homme entendit la voix de son fils, et s'essuya rapidement les mains .

Louis-Oscar était comme prévu, accompagné d'une jeune femme fort charmante et gracieuse dans ses façons.

Bonjour Messire Danath. Je suis bien heureuse d’associer un visage sur le nom que Louis mentionne souvent.

Lança t'elle après une bien jolie révérence.

Danath s'inclina légèrement, son franc sourire affiché avant de dire à son tour:

Bien le bonjour Damoiselle !
Soyez la Bienvenue !
Je suis ravi et honoré de vous connaitre enfin!


Puis il se tourna vers son fils, avec les yeux un brin malicieux:

Oh ! on parle de moi ?
En bien j'espère ...!

Et quand Louis-Oscar posa ses yeux sur la bouilloire fumante, en proposant une infusion, Le vieil homme s'empressa d'ajouter :

Installez vous, je vous apporte ça !

Louis-Oscar a écrit:Les présentations étant faites, Louis-Oscar sourit à Elana en l'entendant murmurer sa question:

Il choisit alors de lui répondre avec un brin de fierté dans la voix, tout en regardant avec respect et admiration son vieux Père :

Et bien...
Danath a été formé en Italie, auprès des plus grand Maitres Artisan, et maitrise avec talent l’Ébénisterie ainsi que la Marqueterie.
Depuis mon enfance, il m'a à son tour formé à cet Art.
C'est un bien bel héritage voyez vous, et je lui en serai toujours reconnaissant et redevable.

Puis Louis-Oscar invita Lana à prendre place dans la cuisine, autour de la grande table, le temps que le vieil homme assure le service.
et dit encore:
Il me faudra vous raconter un peu de ma vie bien compliquée, mais savourons d'abord si vous voulez bien,cette infusion revigorante que j'aime tant.
C'est Feu Camille, mon ancienne Nourrice et mère adoptive, qui connaissait les Simples.
Elle nous a laissé un peu de son savoir...

Mais ce jour n'était pas à la tristesse, et de voir Danath changer de mine en servant le breuvage fumant, décida Louis-Oscar a aiguiller la conversation:

Dis-nous ce que tu nous prépares de bon,
Et assieds toi donc un peu avec nous!

Savourant, comme à son habitude, quelques gorgées du liquide parfumé encore brûlant, Lo laissa le vieil homme vanter sa cuisine.
Puis posant les yeux sur la jeune femme, le sourire lui revint, et il demanda:

Dites nous Lana, comment trouvez-vous cette infusion ?
Est-elle à votre goût?
Un peu de miel peut être pour l'adoucir?

Elanadrax a écrit:Vous avez voyagé aussi loin que l’Italie ? C’est fort loin comme pays.
Elle ne savait de l’Italie que le fait que le Pape habitait à Rome


Regardant autour d’elle avec curiosité elle remarqua les boiseries et autres décorations
Est-ce vous qui avez travaillé tous ces meubles et placages de bois ?

Songeant intérieurement à ce que Louis-Oscar lui expliquait à propos des activités pour redonner à cette résidence sa Grandeur d’antan. Il ne faisait aucun doute qu’avec un maitre de chantier aux doigts aussi habiles que celle de Messire Danath, quelques ouvriers métamorphoseraient l’endroit, déjà d’une grande beauté.


Alors qu’elle prit place à l’invitation de Louis-Oscar, Danath lui proposa une infusion où se mêlaient une multitude d’arômes. Pourtant relativement connaisseuse, elle ne savait mettre le doigt sur des feuilles classiques, citronnelle, romarin. Mais une pointe douce et sucrée proposait une pincée d’un arbre fruitier. Ou alors un parfum un peu fleuri, coquelicot, camomille…
Non, impossible d’identifier qui que ce soit. L’infusion était délicieuse autant en essence qu’au gout. Et ce ne fut pas long, qu’elle en avait déjà dégusté la moitié, indifférente à sa température.


Avec un grand sourire manifestant son appréciation.
Puis-je vous demander comment vous la faites.

Puis, se rappelant que Louis-Oscar avait introduit le sujet en mentionnant sa mère adoptive décédée, elle se tue brusquement, se demandant si elle n’était pas en train de remuer des souvenirs douloureux. Danath semblait ne pas apprécier le sujet. Et pour cause. Elle eut un regard légèrement anxieux vers Louis-Oscar, priant qu’elle n’eut fait ou dit quelque chose qui aurait pu le froisser ou le peiner.


Voyant qu’il avait les mots justes pour sauver la situation et réorienter la conversation, elle s’y accorda.
Du miel serait superflu. Votre infusion est parfaite.
Non, ne pas reprendre le sujet de l’infusion…


Elle avait l’impression de s’enfonce et ne savait guère pour quelle raison elle se sentait perdre pied dans la conversation. Elle n’osait lui dire qu’elle était impatiente d’en savoir plus sur toute l’histoire qu’il devait lui raconter, craignant que cela aussi ne lui fasse de la peine. Auraient-ils toujours envie qu’elle reste ?

Danath a écrit:Le vieil homme, tout en préparant l'infusion, écoutait son fils raconter, et évidemment son cœur se serra...

Mais hors de question de ternir cette belle journée qui se profile avec mon vague à l'âme.
pour une fois que Lo vient accompagné d'un invité, et charmante et bien aimable en prime!
Je dois lui faire honneur !
Pensa t'il intérieurement.

Et en remplissant les bols, son sourire avenant lui revint. Voici pour vous !
Il enjamba alors le banc pour prendre place à son tour, croisa le regard de Louis-Oscar et répondit à la jolie jeune femme:

Voyez vous, je suis né à Bourg en Bresse dans le Lyonnais ; comme on dit par chez nous, du mauvais coté du drap...
Mon noble père m'a reconnu , comme il se devait, mais pour ne point faire ombrage aux premiers nés, je fus confié très jeune à une famille d’Artisan Italien. Je garde quelques bons souvenirs de cette vallée d'Aoste, tout au nord de l'Italie. Puis c'est à Turin, et ensuite à Milan, que mon maître d'apprentissage s'installa.

En longeant les Alpes, ce n'est pas si loin, même si les routes sont tortueuses et parfois impraticables.

Et pour finir, c'est en Savoie, une bien belle Province italienne, que je fis la connaissance des parents de Lo.
Il n'en dit pas plus, choisissant de ne pas trop embrouiller son explication, avec des histoires familiales complexes

Puis repensant à la question posée, il ajouta:
Rome, se trouve dans le sud de l'Italie je crois, mais je ne m'y suis jamais aventuré.

Une autre question suivie :

Est-ce vous qui avez travaillé tous ces meubles et placages de bois ?

Et bien, je dois vous avouer que le travail du bois, je le laisse maintenant à Lo, je ne m'occupe plus guère que de fabriquer mes marionnettes...
L'élève a dépassé le Maître !
Lança t'il fièrement, avec un regard attendri posé sur son Fils.

Puis il se pencha sur son bol, et en bu quelques gorgées .

La jeune femme semblait elle aussi apprécier la boisson servie, et en la regardant, le vieil homme crû discerner sur son fin visage une intense réflexion.
Il ne se trompa point . Une nouvelle question arriva:

Puis-je vous demander comment vous la faites.

Un sourire ému étira ses lèvres, et il expliqua:

Pour cette fois, c'est un mélange de verveine, de fleur d'hibiscus, de fleur de sureau de racine de raifort et de feuille de cassis.
Mais il y a des variantes en fonction de ce qu'on a sous la main.

Puis il dit encore :

Lo en connait bien plus que moi sur le sujet.
Ma Camille lui a fait apprendre les Simples, dessiner les plantes et noter leurs utilisations.
Elle était un professeur plus exigent que moi encore !

Et lors de l'Exode, a sauvé de nombreuses vies, même si elle y a laissé la sienne...

Mais rassurez vous, même si la peine reste ma compagne, il me plait de me souvenir d'Elle.
Tout me la rappelle !

Puis il se leva en annonçant:

Il me faut surveiller le repas, il serait bien dommage de laisser brûler le ragout!
Et j'ai un dessert à préparer aussi !

Louis-Oscar a écrit:Danath, après avoir rempli les bols, avait finalement accepté de les rejoindre.
Et quand il mena la conversation, en répondant aux questions posées, Louis -Oscar rayonnait!
Il retrouvait bien là son Mentor, son Père tant aimé, même s'il savait bien qu'il n'était pas son géniteur.

Et tout en écoutant le vieil homme, il ne pouvait détacher ses yeux de Lana.

Tout semblait l’intéresser, elle observait, déduisait, réfléchissait , un peu comme lui.

Bien évidemment, quand Danath annonça devoir surveiller le repas, il comprit.
Et invita la jeune femme à se lever et le suivre:

Venez Lana, si vous voulez bien, j'aimerai vous faire découvrir le Domaine et mes projets, avant le repas!

Louis-Oscar commença par les écuries, où il présenta ses deux grands ânes noirs du Berry, ainsi que le palefrenier nouvellement embauché qu'il salua au passage.


Et il expliqua:

Avec Danath, on pensait, en découvrant ces bêtes magnifiques, tenter de lancer un élevage.
Ils sont aussi vaillant que Nestor, notre cheval de trait, bien moins têtus que leurs cousins les ânes gris, et voyez vous même, bien plus grands..!
Ils sont également robustes et moins fragiles que les chevaux.

Tout en parlant, il caressait les bêtes qui semblaient cautionner ses propos.
Il me faudra leur trouver un joli nom aussi...
C'est important !
Si vous avez des idées, je suis preneur !

Un sourire échangé, et il invita l'adorable jeune femme à poursuivre la visite, vers ses ateliers cette fois:

Ici voyez vous, je pensais installer, comme à Eu en Normandie, mon atelier consacré au travail du bois.
Sur Bourges, en tant qu'artisan, même si je peux, grâce aux journaliers embauchés, fabriquer des vêtements, des plats cuisinés, ou autre, ça ne relève pas de mes vraies compétences.
J'aime travailler le bois.

Chaque meuble devient unique, et l'essence du bois m'inspire, me guide, comme s'il me parlait...

Louis-Oscar se tut sur ses derniers mots, craignant de passer pour un fou et de faire fuir son amie...

Elanadrax a écrit:Toute aise d’écouter la conversation avec Messire Danath, elle suivait ses paroles avec silence et concentration. Elle avait toujours apprécié d’écouter les personnes âgés parler. Elle admirait leur savoir et leur expérience de la vie.


En prenant une gorgée de son bol, son regard croisa celui de Louis-Oscar et le fixa un instant avant de baisser les yeux en même temps que le récipiant. Puis reprit son écoute du récit du père.


Pour elle qui révait tant de voyages et de découverte Messire Danath devenait un exemple.
Il poursuivait son récit, répondant avec patience aux questions, jusqu’à ce qu’arrive le sujet de l’infusion qui, pour une raison plus où moins explicite vint se joindre à celui de l’exode. Elle retint avant tout une chose que dit Messire Danath. Si Louis-Oscar connaissait les plantes, elle serait bien aise d’échanger avec lui à ce sujet.

L’exode. Encore cet histoire sur les lèvres de bien des gens. Quel avait bien pu être ce cataclysme pour voir autant bouleversé ces vies ?
Mais plutôt que de poursuivre à ce propos, Messire Danath se leva pour se consacrer de nouveau au ragout. Et quand il mentionna le dessert, elle eut un franc sourire.


Louis-Oscar proposa de faire un tour du domaine avant la suite du repas qu’elle accepta volontiers et le suivit hors de la cuisine.

A toute à l’heure donc Messire Danath. J’ai bien hâte de découvrir ce ragout.


Aux écuries, elle observait avec curiosité les équidés, que Louis-Oscar lui présentait. Cela dit, ils étaient quelque peu différents ceux qu’elle connaissait. Ce n’eut été que les oreilles, elle les aurait confondus avec des chevaux essentiellement du fait de leur hauteur qui atteignait presque les épaules d’un homme au garrot…

Je n’avais encore jamais vu d’âne de cette sorte. Ils sont… impressionnants à défaut d’un autre mot.


Mais elle fut particulièrement curieuse en visitant les ateliers où ils restèrent un peu plus longtemps. En entrant, dans une pièce où la porte était entre ouverte, quelque chose la frappa : l’odeur très aromatique du bois travaillé, poli, scié. Odeur de résine un peu musquée. Puis ce fut la luminosité légèrement tamisée sans doute venant des volets mi-clos. Tandis qu’il lui parlait, elle avançait dans l’atelier. Effleura de ses doigts fins une des pièces posées à plat sur un trépied, sur laquelle le travail n’était pas encore achevé.

Louis-Oscar a écrit:
J'aime travailler le bois.
Chaque meuble devient unique, et l'essence du bois m'inspire, me guide, comme s'il me parlait...

Elle se retourna vers Louis-Oscar, un sourire aux lèvres.
Pour réussir un travail, la première chose à faire est de tomber amoureux de ce qu’on exerce.

En parcourant lentement la surface travaillée, ses creux, ses rebonds elle se représentait l’artisan et la finesse de son travail. Son regard se fixa un instant sur les mains de Louis-Oscar .

Louis-Oscar a écrit:Quelque chose d'étrange se passa...
Était-ce dû à la présence de la jeune femme?
Était-ce dû à la magie de cet atelier où quand il y travaillait, nul soucis ou chagrin ne pouvait l'atteindre, ni même le temps qui semblait s’arrêter tant il se laissait emporter, immergé dans son ouvrage ?

Lana caressait le bois récemment travaillé, et semblait le comprendre le ressentir.
Troublante et surprenante jeune femme, qui à cet instant, débordait de sensualité dans chacun de ses gestes et de ses pas.

Et quand elle lança avec son magnifique sourire affiché:

Pour réussir un travail, la première chose à faire est de tomber amoureux de ce qu’on exerce.

Louis-Oscar se figea, cessa même de respirer, tant il était troublé...
Ne pouvant la quitter des yeux, ne sachant trop quoi répondre, il se contenta de lui offrir un sourire un peu idiot surement...
Mais chut hein, n'allez pas le répéter surtout !

Inspirant alors profondément, il passa machinalement sa main dans ses cheveux; Peut être pour tenter de cacher, même à lui même, ce qu'il ressentait...
Il réussi finalement à articuler quelques mots sans trop bafouiller...

Oui... Lana... C'est tout à fait ça !

Il invita ensuite son amie, d'un geste de la main, à quitter l'atelier.
Le grand soleil agrémenté d'une douce brise lui fut salvateur.

Allons jusqu'aux ruches si vous me permettez.
Et Louis-Oscar lui offrit galamment son bras et son grand sourire retrouvé.


En arrivant à proximité, Louis-Oscar lui confia, en parlant un ton plus bas :

Dans les infusions revigorantes, comme celle qu'on a savouré tantôt, j'ajoute parfois un peu de gelée Royale...
Mais chut hein, c'est un secret à ne pas divulguer, c'est en principe réservé à la reine des abeilles et à ses bébés !

Il croisa le regard de Lana et s'y attarda, avant d'ajouter:

Et puis le miel qu'elles produisent, j'aime trop ça !
Sur le bon pain tout juste sortit du four..humm..un régal !
Sans parler des bougies d'excellentes qualités, rien à voir avec les chandelles qui fument bien trop souvent et n'offrent qu'un faible éclairage en comparaison!

Et voilà Louis-Oscar intarissable...
Noyant la jeune femme sous un flot de paroles...
Quand il en pris conscience, il en fut presque gêné et dit avec un sourire contrit qui avait valeur d'excuse...

Mille pardon, je ne fais que parler...
Et vous Lana, dites moi, vous avez des projets ?
Enfin...
Si vous souhaitez en parler.

Elanadrax a écrit:Un silence s’imposa dans la pièce.

Loin d’être un silence pesant, cela ressemblait plutôt à un moment de complicité où aucun échange retentissant n’était nécessaire.
Les fixant encore, elle ne manqua pas son mouvement lorsqu’il passa une de ses mains dans ses cheveux.
Sans explications, elle réalisa que son cœur avait accéléré. Elle devait le reconnaitre, ce geste, aussi anodin semblait-il, l’avait troublé. Plus que la dernière fois.

De la main, son regard progressa vers celui de Louis-Oscar. Comment fait-il ? Il créait une atmosphère palpable et légère à la fois où elle ressentait une sensation totale de perte de contrôle de la situation.

Le regard avec lequel il la domptait n’était rien de moins qu’impressionnant.

Presque intimidant.

Avec un effort elle détacha ses yeux des siens, mais instinctivement y revint. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais se rendit compte qu’elle n’avait aucun mot pour qualifier ce qu’elle ressentait. Puis il rompit le silence. Malgré elle, un imperceptible soupir de soulagement lui échappa. Soulager quoi au juste ? Elle n’en sait rien.


Toujours est-il qu’ils poursuivirent la visite, et Louis-Oscar la mena à ses ruches. Il y avait tant de choses à voir dans le domaine, qu’elle ne s’en émerveillait que plus à chaque fois.


D’un air rieur elle remarqua Avec un nom comme gelée royale je comprends bien pourquoi vous la réservez à la reine. Le miel sur le pain chaud je comprends tout à fait ce que vous voulez dire. D’où je viens, il y avait des matins où le boulanger nous faisait profiter pain tout juste sorti du fourneau. Avec du miel, de la confiture et même du beurre salé si mon frère parvenait à charmer la laitière. Elle sourit en se remémorant ces bons souvenirs.

Des projets, des projets. Il fut un temps où je voulais faire le tour du monde. C’est encore un peu le cas d’ailleurs. Mais depuis que je me suis lancée sur les routes, cela me semble un pari un peu trop ambitieux. Il y a des jours où je me demande si je n’aurai pas dû être sage et écouter ce que me disaient les autres.

Elle croisa le regard de Louis-Oscar et songea que le plus souvent elle n’avait aucuns regrets à vouloir voir plus d’endroits et rencontrer de nouvelles personnes.

J’ai beaucoup aimé ce que votre père racontait à propos de ses voyages en Italie.


A proximité de la ruche, les abeilles virevoltaient en bourdonnant autour d’eux. D’un réflexe, certainement mauvais, elle en chassa une en balayant l’air devant elle de la main. Il n’en fallut pas plus pour ressentir une foudroyante douleur isolée dans la paume. Retenant difficilement un cri de douleur, elle laissa échapper un hoquet de surprise elle recouvrit sa main de l’autre et la portant contre son estomac, comme si la cacher soulagerait, vainement, sa souffrance.

Louis-Oscar a écrit:Le sourire de Lana, quand elle évoqua ses souvenirs d'enfant, semblait s'étendre à ses yeux et illuminait son fin visage.
Puis elle confia ses projets de voyage, Louis-Oscar y décela comme une pointe de regret. et quand elle dit :

Il y a des jours où je me demande si je n’aurai pas dû être sage et écouter ce que me disaient les autres.

Il intervint alors en donnant son avis, et tout naturellement, ancra ses yeux à ceux de son amie.

Non Lana, vous avez très bien fait de suivre votre envie et votre instinct.
Votre curiosité insatiable de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles régions, avec d'autres coutumes, d'autres attraits, c'est tout à votre honneur et ça demande du courage aussi!

La vie ne doit pas être un Carcan!
Bien sur, des contraintes, il y en aura toujours, mais je ne peux que vous encourager à élargir votre horizon, votre vie ne fait que commencer, enfin, en tant qu'adulte...

Vous avez bien le temps de vous enfermer dans une routine rassurante, et seulement quand vous l'aurez décidé.


Puis la jeune femme poursuivit en parlant des voyages de son vieux père, qu'il avait conter tantôt, et là, c'est tout son esprit et son imaginaire qui s'envolèrent.
Louis-Oscar en fut touché, et ce dit que Lana était décidément bien semblable à lui, pas vraiment étonnant qu'ils se comprenaient si bien.

Hélas, quelques abeilles aventureuses s'approchèrent un peu trop...
Et l'accident arriva...

Et tout se passa alors très vite:

La fulgurante douleur de la piqure, puis la réaction de Louis-Oscar qui s'empressa, après un court instant de stupeur, de lui porter secours, et de la calmer...
Pour eviter surtout que d'autres abeilles ne rappliquent, alertées du danger par l'abeille mourante.

Ne frottez pas votre main et laissez moi faire !
Commença t'il par dire d'une voix calme et détachée, qui se voulait rassurante.

Et sans lui demander la permission, tout en douceur, il souleva Lana dans ces bras, la déposant sur le banc de pierre un peu plus loin.
Attrapant d'une main son petit couteau, il le frotta avec force contre sa manche de chemise, et de l'autre il tendit sa main à la jeune femme qui souffrait:

Donnez moi votre main Lana, il faut retirer le dard !
Quelques instants d'hésitations, bien compréhensible en voyant la lame du couteau..

Tenant fermement la main blessée maintenant dans la sienne, il riva ses yeux à ceux de son amie.

N'ayez pas peur, et ne bougez pas Lana.
Respirez ! voilà !

Puis dirigeant ses yeux sur la main confiée, d'un geste précis, et rapide, avec le coté tranchant du couteau tout contre la paume, il fit levier, permettant ainsi, sans rompre la poche de poison, d'extraire le dard.

Ouf !
Pensa t'il avant d'annoncer:
Voilà, c'est fini !

Et Louis-Oscar souffla sur la paume douloureuse, avant de croiser à nouveau les yeux de Lana, qui souffrait encore de la cuisante piqure.

Nous allons rentrer, il me faut vous nettoyer votre main, et calmer la douleur avec un onguent.

Mille pardon...
Je n'aurai pas dû vous conduire jusqu'aux ruches...
Je m'en veux tellement...

Finit il par dire, sincèrement désolé.

Elanadrax a écrit:
Il avait gardé son calme, et cela l’avait aidée à garder son sang-froid.
Le premier réflexe avait été le bon. S’éloigner des abeilles.
Il réagit si vite qu’elle n’eu pas vraiment le temps de réaliser ce qui se passe. Hormis le fait qu’elle se sent si légère dans ses bras. Un court instant. Trop court ?

Trouvant son équilibre sur un banc, elle murmura
Ca va aller
Une lame brille.

Louis-Oscar a écrit:
Donnez moi votre main Lana, il faut retirer le dard !

Avec un couteau ? Elle a un moment d’hésitation qui contraste avec l’assurance de Louis-Oscar
 Oui, c’est Louis. Avoir confiance.
Elle ouvrit la main. Sans vraiment avoir le choix puisqu’il la tenait dans déjà dans la sienne.

Louis-Oscar a écrit:
Mille pardon...
Je n'aurai pas dû vous conduire jusqu'aux ruches...
Je m'en veux tellement...

Elle  parvient tout de même à réfléchir et se souvient bien. Que faire en cas de piqûre d’abeille à présent que le dard était retiré. .

La main dans la sienne, elle tente de dédramatiser la situation, et fait un effort pour sourire et lui montrer qu’il s’en sort bien.

Ne soyez pas si mortifié Louis. Ce sont des choses qui arrivent. Un peu de jus d’oignon et  
… elle eut un petit rictus en pensant au paradoxe du remède. Totalement illogique, mais bon. Ca marche alors...
et puis du miel et il n’en paraîtra plus…
 Mais ses dernières paroles étaient plus hachée. Plus lentes.
…Il n’en paraîtra… plus rien du tout.


Certes, elle était alerte, mais un peu sonnée par l’affaire. Le dard avait été efficacement retiré, mais malgré la réussite de l’opération de Louis-Oscar, la paume restait rouge. Elle inspira profondément, tentant de stabiliser la douleur. Mais peut-être fut-ce un brutal trop plein d’air qui lui monta à la tête, ou alors tenta-t-elle de se lever un peu vite lorsqu’il lui proposa de rentrer.  Les objets proches lui semblaient un peu flous.
D’ailleurs Louis-Oscar lui aurait-elle caché un frère jumeau ?


Elle cligna deux ou trois fois fortement les yeux,
Louis…
et manqua de chuter s’il ne l’avait pas rattrapée.  

Louis-Oscar a écrit:Surprenante et émouvante jeune femme décidément...

Lana semblait se remettre et énuméra même quelques remèdes pour calmer sa blessure.
Louis-Oscar souriait en l'écoutant, déculpabilisait un peu même...

Mais quand elle perdit connaissance, le jeune homme désemparé s'inquiéta vraiment...
La recevant dans ses bras, juste à temps pour lui éviter de chuter au sol...

Lana..? Lana !!??

Mais ses jolis yeux restaient clos, et son fin visage était d'une pâleur inhabituelle ...
Il posa machinalement l'oreille sur sa poitrine qui se soulevait régulièrement mais faiblement... et il réussi à entendre son cœur qui fort heureusement continuait de battre
Sans réfléchir plus avant, il couru presque jusqu'au Domaine, serrant un peu plus son précieux fardeau contre lui...

Nuage qui ne les avaient pas quitté réagit le premier et les devança, puisque son maitre semblait l'avoir oublié...
Danath, alerté par le loup,se tenait dans l'embrasure de la porte d'entrée, le visage grave en voyant son fils porter la jeune femme inconsciente...

Lana fut déposée confortablement sur le sofa du grand salon, et Louis-Oscar, tel un général devant mener bataille, lança les ordres.

Lana s'est fait piquée par une abeille...
J'ai très vite retiré le dard pourtant...
Restes auprès d'elle, le temps que je rassemble tout !
Parles lui surtout !

Expliqua t'il brièvement avant de courir à la cuisine.

Où il versa l'eau de la bouilloire toujours fumante dans une jatte, y plongea quelques brins de saponaire, et un linge propre du grand buffet.
Modérant ensuite ses pas, pour ne pas renverser la totalité de l'eau, avant de rejoindre la jeune femme inerte.
Il s'agenouilla à ses cotés, et délicatement prit sa main blessée dans la sienne.

Danath, me faudrait les onguents de Camille et il doit y avoir le pot à sel, celui qui réveille les morts qu'elle disait!
Un demi oignon et le pot de miel.
Et de quoi faire un bandage aussi...!

Louis-Oscar plongea alors la main de Lana dans l'eau très chaude, écrasant le saponaire entre ses doigts pour le faire mousser légèrement.
Tout en lui parlant avec une infinie douceur:
Revenez moi Lana, je suis là, nous avons tant à nous dire encore, et d’inoubliables chevauchées à travers le Berry nous attendent, et des leçons de danse aussi, sans parl...

L'arrivée du vieil homme, les bras chargés de tout ce qui avait été demandé, le fit taire...

Gratifiant son vieux père d'un simple merci, n'ayant pas le cœur à sourire, il essora le linge et le déposa avec délicatesse sur le front de la jeune femme alitée, avant de finir les soins de sa main, dont la peau était maintenant toute fripée.

Il appliqua pour commencer la moitié d'oignon sur la paume enflammée, puis trempa son doigt dans le pot de miel; Danath qui l'assistait, venait de lui présenter ouvert.
Non, ce n'est pas pour s'en régaler, rassurez vous... l'instant n'étant guère à la gourmandise hein!

Louis-Oscar, avec une infinie douceur, passa son doigt collant à l'endroit de la piqure, l'effleurant à peine.

Et il termina par un onguent apaisant, un des secrets de son ancienne Nourrice, avant de soigneusement recouvrir la main de Lana avec les fines bandes de tissus de lin, qu'il déposa tel
un trésor , bien à plat sur son corps toujours inerte ...

Et pour finir, il ouvrit le fameux pot dont la forte odeur lui fit plisser le nez, et l'approcha du visage de Lana.

Lana je suis là, ouvrez vos jolis yeux !
Murmura t-il bouleversé, espérant de tout son cœur que son amie l'entendrait.

Elanadrax a écrit:
Des chevauchées dans le Berry… oui… des leçons de danse.. Oui...  Le Très-Haut que cette odeur est insupportable !

Des sels à en réveiller un mort ! Il ne lui en fallu pas plus pour avoir un léger sursaut, ouvrir les yeux et cligner des paupières deux ou trois fois. Elle ne fut pas longtemps désorientée, rapidement rassurée de reconnaitre un visage familier

Lana je suis là, ouvrez vos jolis yeux !

Oui, il est là.
Louis ? Nous ne sommes plus dans les jardins.


Réalisant sa position allongée, elle tenta de se redresser Je crois que je me suis sentie mal.
Les picotements dans la paume de sa main droite eurent pourtant vite fait de lui rappeler les récents évènements.
Oh, Louis, je suis si désolée de vous causer tant d’ennuis.


A vrai dire elle était à la fois désolée de tous ces soucis, mais aussi bien embarrassée d’avoir failli contre une adversaire si vigoureuse qu’était… une abeille. Quelque peu pathétique.
Elle ouvrit sa main et utilisa son pouce gauche pour légèrement masser la paume à travers le lin et soulager une légère démangeaison. Puis elle porta la main à son nez, et reconnu sans la moindre hésitation l’odeur assez forte qui y adhérait.

Retrouvant son optimisme elle regarda Louis-Oscar
Eh bien ma foi, vous êtes doué comme docteur.
Puis elle songea de nouveau aux paroles du Père mentionnant les connaissances de Louis-Oscar concernant les bienfaits des simples.
Avec une légère moue elle répondit.
Je suis bien désolée de m’être ainsi faite avoir par une règle de base en présence de ces abeilles.


Elle n’osa pas lui avouer que le tour du propriétaire qu’il lui faisait alors, en passant par ses ateliers, l’avait plongé si profondément dans ses souvenirs d’enfance qu’elle n’était concentrée que su la moitié de la fin de la visite.
Mais si cela devait arriver je crois que je suis bien aise d’être tombée malade dans vos bras. Enfin. Façon de parler.
Levant son regard vers lui, elle se rendit compte qu’il était vraiment affecté par ce qui venait de se passer. Elle se demanda qui des deux était plus livide que l’autre. Se demandant si elle devait encore s’excuser, elle posa une main sur son visage et chercha ses yeux.


Tout de même Louis, vous n’espériez tout de même pas vous débarrasser de moi de la sorte ?

Danath a écrit:Tout concentré qu'il était à répartir avec le plus grand soin les framboises cueillies tantôt, dans les trois petits bols en terre cuite, façonnés par sa défunte épouse, le vieil homme ne vit pas le loup blanc à la fenêtre, mais quand Nuage sauta dans la cuisine , il sursauta...
Oh !
Nuage que se pass...

Il n'eut point le temps de finir sa question, que l'animal fila vers l'entrée .
Laissant là les fruits, il s'empressa de le suivre et ouvrit grand la lourde porte, magnifiquement ouvragée.

C'est là qu'il aperçut son Fils marchant à grand pas vers lui, portant dans ses bras la jeune femme .
D'abord figé, tant la scène qui se jouait semblait dramatique, puis après les explications reçu, il aida de son mieux.

Tant de fois par le passé, Danath avait assisté sa Camille quand elle prodiguait ses bons soins, qu'il s'y connaissait un peu.
Et louis-Oscar lui ressemblait beaucoup dans ses façons et sa méthode.

Et quand la Belle endormie ouvrit enfin ses yeux, le vieil homme rassuré, fila jusqu'à la cuisine et revint avec un bol de l'infusion revigorante.

Tenez Damoiselle, buvez en un peu, ça va vous ressourcer de l’intérieur!

Puis il pensa que peut être, elle n'avait pas eu le temps, ou de quoi manger ce matin...

Je termine de mettre le couvert, et c'est prêt !
Gouter à ma cuisine vous redonnera des forces !

Il posa sa main réconfortante sur l'épaule de son Fils, qui en dit plus long que bien des mots, avant de filer:

Louis-Oscar a écrit:L'effet attendu ne tarda pas, et les yeux de la jeune femme s'ouvrirent finalement...

Louis ? Nous ne sommes plus dans les jardins.

Demanda t'elle un peu déphasée.

Lana ! Laissa t'il échapper entre ses lèvres...

C'est avec les yeux embués par l'émotion qui le rattrapait, maintenant que le danger était écarté qu'il prononça ses mots:
Oui, c'est moi, je suis là, tout va bien à présent !

Vous vous êtes évanouie...
Sans doute une réaction à la piqure de cette abeille affolée...
Dit-il encore pour répondre aux questions bien légitimes de son amie.

Et non surtout ne soyez pas désolée...c'est à moi de l'être et de vous présenter mille excuses...
Je me sent tellement coupable...
Ajouta t'il, sincère et contrit...

Et quand avec un brin d' espièglerie qui lui allait si bien, Lana lança :

Tout de même Louis, vous n’espériez tout de même pas vous débarrasser de moi de la sorte ?

Louis-Oscar retrouva son sourire et un peu de ses couleurs aussi.
Un peu troublé cependant par cette fine main posée sur son visage, il répondit par un sourire, avant de pouvoir articuler :

Oh non Lana...
Je ne souhaite pas me débarrasser de vous mon amie, bien au contraire...!
Il vous faut sav..

Interrompu par son vieux père qui revint avec un bol fumant, avant de lancer l'invitation au repas qui les attendait, il ne termina pas sa phrase...
De nouveau seul avec la troublante jeune femme, un peu intimidé sans doute, il choisit de ne pas achever sa confidence et changea de sujet quand il sentit ses joues chauffer...

Videz-moi ce bol, je vous prie et nous passerons à table !
Lança t'il alors, avec un ton un peu théâtral, pour cacher peut être son trouble toujours présent.

Je vais vous aider !
Dit t'il encore, dès que l'infusion fut avalée, voyant la jeune femme tenter de se sortir du trop confortable sofa.

Et il tendit ses deux mains à Lana

Elanadrax a écrit:Oui mon capitaine !
Répondit-t-elle au ton faussement sévère de Louis-Oscar.


Elle posa les deux mains sans les sienne et le laissa la hisser sur ses pieds. Mais les jambes encore engourdies, elle trébucha et se rattrape de justesse aux épaules de Louis-Oscar… décidément, ça devient une habitude. Préférable de ne pas en abuser. La pensée qui lui traversa l’esprit est si furtive qu’elle n’eut pas le temps de s’y installer. Tant bien que mal, elle se redresse. S’excuse une fois de plus avec l’impression de ne faire que ça depuis un moment.


Bien, c’est sûr que toutes ces émotions ça creuse un peu l’estomac. Messire Danath, puisque votre offre tient toujours.
Retirant ses mains de celles de Louis-Oscar, elle partit à la suite du père adoptif avant qu’il n’entende son estomac se manifester de façon bien disgracieuse.

Danath a écrit:La table était bien jolie ainsi dressée, et Danath était fier du résultat.
Une douce brise lui caressait ses joues ridées par les années, et l'imposant tilleul laissait à travers ses branches, le soleil dessiner des ombres mouvantes sur le dallage de la terrasse.

Quand il aperçut la jeune femme sortir de la maison, son Lo à ses cotés, il ne put retenir un sourire.
Bien que pâle encore, elle souriait, et semblait déjà remise de ses mésaventures.

Venez les Enfants, installez-vous !
Lança t'il en désignant d'un geste avenant les chaises disposées autour de la table du jardin.

Je te laisse rompre le pain, je m'occupe du service !
Dit-il encore en s'adressant à son Fils adoptif

Damoiselle, passez moi les assiettes !
Demanda t'il ensuite d'une voix enjouée assortie d'un sourire.

Régalons-nous !
Ajouta t'il pour finir, en désignant les différents mets disposés, avant de s'assoir et de commencer à manger, une fois le pain dans sa main.