[RP Ouvert] L' école...? Mais qui a eu cette idée folle...?

par Louis-Oscar Mar 28 Fév - 20:13

Située entre Bourges et Sancerre, dans le charmant village de Neufuy, l’École du Berry découvrait ce soir l'homme qui allait chaque jour lui donner Vie.

La nuit n'était pas tombée encore, quand le jeune Gouverneur, accompagné du Maître d'école tout juste nommé, arrêta l'attelage.

Nous y voilà !

Ils frappèrent à la porte de la maison voisine, pour s'annoncer et recevoir les clés.

Bien le Bonsoir !

Je vous présente Messire Lessage, le nouveau Maître d'école, qui logera à l'étage !
Dès demain, il faudrait allumer le feu, et assurer l'entretien du bâtiment !
Et pour les repas, je vous laisse voir ça.

Dit il pour finir, en s'adressant au propriétaire des lieux visiblement heureux.

Et pour cause; Entre les diligences quotidiennes, et une sécurité renforcée, c'était bon pour le commerce .
Sans oublier qu'enfin, les enfants du village apprendront à lire et à écrire !

C'est armés d'une lanterne que les trois homme entrèrent pour une visite guidée.

par Theophile Lessage Mer 1 Mar - 16:35

Après une mémorable soirée passée au Domaine " les ails d'Augilon", Théophile fut reconduit à Bourges le lendemain matin, où il rassembla ses maigres effets, puis déposé à Neufuy, par les bons soins du Palefrenier.

Merci vraiment Sieur Barthélémy, et à bientôt j'espère!
Saluez Rosalie de ma part, je ne suis pas prêt d'oublier ses talents de cuisinière !

Et c'est rempli d'énergie, que le jeune homme gravit quatre à quatre les marches de l'étroit escalier, pour s'installer.
Il bouscula presque, dans son élan, une jeune fille armée d'un balai....

Oups, pardon vraiment...
Je suis trop désolé...
Théophile Le...

L' Maît d’École !
Oui! ch' sais !
répondit, tout en l'interrompant, la jeune fille qui avait du mal à se retenir de rire.

Mon père qui a dit d' m'occuper d'vot ménage
j'fré l'mangé aussi !

Ravie, j'suis Mathilde !
Termina t'elle par dire en s'inclinant un peu gauchement, toujours le balai dans une main .

Heu...
Fort bien ...
Enchanté aussi...
Je posais juste ...heu...quelques affaires avant de rejoindre la salle de classe.
Expliqua le jeune homme en bafouillant ...
Agréablement surpris par ce joli visage pourtant, mais passablement intimidé ...

Et c'est ce qu'il fit, après lui avoir adressé son plus beau sourire.

Balayant d'un regard la vaste salle de classe déjà réchauffée par un bon feu, Théophile Lessage réfléchissait ...
Mais où accrocher ce dessin...?
Qu'il tenait dans sa main, soit dit en passant, tel un trésor....

[RP Ouvert] L' école...? Mais qui a eu cette idée folle...? 691232lkuhouhjouyiopkl

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C'est au dessus du grand tableau noir, faitd'ardoise, qu'il décida de le placer, ainsi Ange et Gabriel verront leur superbe dessin !

Il ne restait maintenant plus qu'à attendre les inscriptions, et espérer que les annonces du Gouverneur soient vues !
Et qu'ainsi, de nombreux élèves, petits et grands, rempliraient bientôt cette pièce !

par Patrick March Lun 24 Avr - 21:47

Patrick voulait apprendre ce que son père lui avait refusé étant enfant.

Il avait parlé au maître d'école lors d'une soirée c'est donc ainsi qu'il se rendit dans le bâtiment.

Bonjour!
Il y a quelqu'un?

par Theophile Lessage Mar 25 Avr - 0:06

Théophile était assis à sa table, tout concentré qu'il était à corriger les dictées, quand il entendit une voix d'homme...
Pour le moins surpris, il se leva et sortit de la salle de classe.
D'autant qu'il n'attendait personne et tous ses élèves étaient déjà rentrés chez eux, leur journée terminée.

Oh , bien le Bonsoir !
Messire March, c'est bien cela..?
Comment allez-vous ?

Et une franche poignée de main compléta les salutations.

Mais entrez donc !
Et d'un geste de la main, il invita l'homme avec qui il avait discuté au Bal du Printemps de Bourges, à entrer dans la salle de classe.

Je suis heureux de vous voir en ce lieu !
Il réfléchit quelques instants, et avança une chaise à sa table de travail, qui lui servait d'écritoire et de bureau.

Prenez place je vous en prie !
Puis s'assit à son tour.

Vous voilà donc décidé à parfaire vos connaissances ?

par Patrick March Mar 25 Avr - 9:16

Il entendit quelques pas venir vers lui et le jeune homme qu'il avait rencontré il y a quelques jours apparut.

Il sourit.

Bien le bonjour monsieur Lessage!
En effet c'est bien cela!
Je vais bien et vous-même?

Il le suivit dans la salle de classe et s'assit à sa proposition.

Comme vous le voyer je me suis décidé à venir vous voir.
En effet j'ai soif d'apprendre ce qu'on m'a refusé enfant si cela est possible bien sûr?

par Theophile Lessage Mar 25 Avr - 10:07

Heureux d'entre ces mots, Théophile s'empressa de répondre:

Bien entendu, Messire March, et c'est avec joie que je tâcherai de parfaire vos connaissances !
Et pour y parvenir au mieux, il me faudra savoir où vous en êtes pour le moment, histoire de ne pas vous ennuyer avec ce que vous maitrisez déjà.

Puis, il expliqua le fonctionnement:

Chaque jour, sauf le samedi et le dimanche évidemment !

Les transports sont organisés par la Province et sécurisés par des brigadiers.
Les diligences prévues, partent de Bourges et de Sancerre vers 9 heure et retour d'ici vers 16 heure.
Le repas est offert et partagé vers midi.

Puis, Théophile réfléchit un court instant, avant de proposer:

Mais selon vos disponibilités, puisque vous n'êtes plus un enfant et qu'il vous faut travailler pour vivre, je peux aussi vous recevoir, comme aujourd'hui après la classe, d'autant que vous maitrisez déjà la lecture , il me semble bien.

par Louis-Oscar Ven 1 Sep - 11:48

le vendredi 1 septembre au matin,

Les vacances se terminaient, et Louis-Oscar en quittant le Domaine se matin là, décida d'aller saluer le Maître d’École à Neufuy, avant de se rendre aux bureaux du Siège du Gouvernement.
D'autant qu'il lui fallait organiser les transports en diligence , pour le ramassage des écoliers de Sancerre et de Bourges, et demander à Danath d'en sécuriser les trajets.

En voyant la cloche qui ponctuait les journées des élèves, avec un brin d'espièglerie dans ses yeux, Louis-Oscar la tira...!
Arriva ce qui devait arriver, un Théophile tout essouflé, qui sortait sans doute en catastrophe de son lit, vu sa tenue.

Bien le Bonjour Messire Lessage !
Lança alors le jeune Gouverneur, en s’efforçant de ne point rire.

par Theophile Lessage Mar 5 Sep - 12:17

Il avait veillé bien tard, à ne pouvoir se sortir d'un livre qu'il dévora littéralement...
La chandelle fondue, sur la petite table à coté de son lit en était la preuve.

Alors quand il entendit la cloche, il sauta au bas de son lit, l'esprit embrumé de n'avoir pas assez dormi...

Mais quel jour on est.....?
Se demanda t'il un peu paniqué...
Des visites, il n'en recevait guère, et le son de cette cloche ne résonnait que les jours de classe...

Il enfila à la hâte son pantalon, soigneusement plié sur le coffre où il rangeait ses quelques vêtements, puis ses souliers,
avant de courir jusqu'à la porte d'entrée.

Le soleil déjà levé le fit grimacer, d'autant qu'il l'éblouissait, et il discernait mal le visage du visiteur.
Mais cette voix...
Il plaça sa main au dessus de ses yeux, avant de pouvoir dire:
Louis-Oscar !
Mais entrez donc ... !
Lança t'il alors, tout en s'écartant du seuil, pour le laisser passer.

par Louis-Oscar Jeu 7 Sep - 20:30

Sur l'invitation du Maitre d’École, Louis-Oscar entra, et tout en le suivant jusque dans la petite bibliothèque installée, qui tenait lieu de bureau et d'atelier de lecture silencieuse, il s'excusa :

Mille Pardons de venir ainsi vous sortir du lit, sans m'être annoncé, et de si bon matin...
Mais j'ai tant à faire qu'avant de me rendre à mon bureau du Siège, je pensais important de m' entretenir avec vous...

A peine étaient ils installés, que la jeune Mathilde entra, avec un plateau garni.
V'là vot'déjeuner Théo !
Commença t'elle par dire.
Oh, Bon jour Messire !
ex cu sez moi, je savais pas qu'y avait du monde...
Continua t'elle, un peu gênée, en s'appliquant dans sa diction, puis elle s'inclina, un peu maladroitement, dès que le plateau fut déposé devant son destinataire.
Vous avez mangé d'jà ou j' vous en porte un aussi?
Demanda t'elle encore?

Merci à vous Damoiselle, mais non, sans façon !
Répondit le Gouverneur, tout en la gratifiant de son franc sourire.

La jeune fille les laissa donc, et Louis-Oscar se permis d'ajouter avec un brin de malice jusque dans ses yeux:
Je vois que Mathilde est aux petits soins pour vous...!
Votre quotidien doit en être moins austère... !

Puis, sans autre façons, Louis-Oscar entra dans le vif du sujet:
C'est un peu pour ça que je passait, savoir comment vous alliez, puisque je ne vous croise guère en ville, et pour quelques détails techniques aussi:
Et ses questions fusèrent..!
La reprise de la classe, c'est quand précisément...?
Que je puisse passer des annonces et informer les habitants, organiser les transports en diligence aussi.
C'est bien toujours du lundi au vendredi...?
Et le repas de midi cuisiné par Mathilde...?

par Theophile Lessage Ven 15 Sep - 16:31

L'esprit passablement embrumé, Théophile reçu son plateau des mains de la jeune fille qui faisait battre son cœur plus que de raison, et il n'en menait pas large, entre le Gouverneur un peu... pressé, et Mathilde qu'il aurait aimé voir s'attarder comme souvent, pour partager son petit déjeuner...
Bien évidemment, son sourire un peu niais qu'il esquissa bien malgré lui en la voyant, n'échappa pas à Louis-Oscar...
Puis c'est un flot de question qui le submergea...

Oulah...
Il inspira un bon coup, souffla lentement, tout en laissant ses yeux s'attarder sur une des tranches de pain largement beurrées, mais n'osa la croquer...
Il se contenta de quelques gorgées du bouillon épicé, histoire de se remettre les idées en place, avant de répondre.

Heu...
Oui, Mathilde fait très bien son travail et je l'apprécie beaucoup...!
Elle sait lire et écrire aussi !
Mais ne le répétez pas, son père n'approuve pas...
C'était un peu hors sujet, mais il fallait que ça sorte surement, vu la lueur de fierté qui brillait maintenant dans le regard du jeune Maître d’École...

Puis, posément, il répondit à chaque questions posées, maintenant qu'il était parfaitement réveillé.
Alors la reprise c'est le lundi 4 septembre.
Et oui, c'est tout comme l'année dernière, du lundi au vendredi, et repas de midi pris ici..

par Louis-Oscar Mar 19 Sep - 10:14

Les réponses attendues furent données et Louis-Oscar sourit, un peu rassuré surtout, il faut bien l'avouer.
Ce jeune homme si discret, que personne ne voyait, travaillait dans l'ombre des Gens importants, au Siège du Gouvernement, dans la prestigieuse bâtisse de l'Hôtel des Échevins.
Et le voilà à enseigner...!

Fort bien Théophile, je passerai donc les consignes en ce sens .
Grâce à vous, la lecture et l’écriture sont maintenant à la portée de tous, et ce précieux savoir comme un cadeau offert ...!
Et je tenais à vous en remercier encore ...!

Puis Louis-Oscar se leva, et dit encore:
Je ne peux hélas m'attarder, mon Ouvrage me réclame ...
Vous savez où me trouver hein, surtout n'hésitez pas à passer au Domaine, où vous serez toujours le Bienvenu ...!
La belle journée à vous ...!
Et d'un mouvement de tête, il salua le Maitre d’École avant de retrouver son vaillant équidé, et de filer.

par Louis-Oscar Ven 27 Oct - 17:40

Un messager aux Couleurs du Berry arriva devant l'école de Neufuy, avec un pli à remettre au destinataire.
Ne voyant qu'une cloche pour se faire annoncer, il l'actionna, et eut la surprise de voir une bonne dizaine d'écoliers débouler...
Oups...
Un homme ne tarda pas à les suivre sur le seuil, et le messager un peu gêné par le désordre engendré, dit:

J'ai un message à remettre à Monsieur Lessage, on m'a indiqué cette école.

Mission accomplie...!
Le pli fut remis, et avant de rassembler ses élèves, Théophile ouvrit le courrier, après avoir remercié le messager:

De Louis-Oscar de la Tour du Pin,
Gouverneur du Berry

Pour Théophile Lessage,
École de Neufuy

Le vendredi 27 octobre, de l'An de Grâce 1657

Théophile,
Je me permets ce courrier, qui je l'espère vous trouvera en bonne santé, pour vous inviter, ce Dimanche 29 octobre,
aux Festivités dédiées à la venue de l'automne.
Un bal clôturera cette journée, et l'animation de la chasse à nouveau à l'honneur.
Puis je compter à nouveau sur vous pour encadrer cette animation...?
Vous aviez géré ça de façon admirable...!

Des transports vers Sancerre seront organisés, et si vous aviez le moindre souci ou question,
je reste évidemment à votre disposition pour y répondre.

Belle Journée à vous,

Amicalement,

par Theophile Lessage Ven 27 Oct - 20:10

Tout concentré qu'il était dans son explication pour enseigner la technique de la soustraction, Théophile resta sans voix quand ses élèves se levèrent promptement pour rejoindre la cour de l'école, quand la cloche annonçant la récréation fut actionnée...

Mais...
Il n'est pas l'heure...!
lequel de ces chenapans a osé......?

D'un pas rapide, il arriva à la porte, où un messager, semble t'il un peu perdu, l'aborda.

Oh...
Oui, c'est moi, Grand Merci à vous mon Brave...!
Des tournois, il n'en avait que bien rarement en poche, et il gratifia le messager seulement de son sourire.
- Mais c'était déjà beaucoup !
Il vous fait savoir, chers lecteurs, que Théophile Lessage souriait rarement... -

En fin de journée, quand les enfants s'en retournèrent, il prit sa plume, et rédigea une réponse au Gouverneur, tout en râlant...
Il ne me reste plus qu'à espérer que le temps sera plus clément que l'autre fois...
Parce que tenir une plume pour noter les scores quand on grelotte, c'est pas évident....

De Théophile Lessage,
Maitre d’École à Neufuy.
Pour Louis-Oscar de la Tour du Pin,
Gouverneur du Berry.

le 27 octobre 1657.

Votre Excellence,
Je viens de recevoir votre message, et c'est avec joie que je viendrai pour encadrer l'animation de la chasse,
et découvrir les stands installés, sans oublier le bal...!

Respectueusement,

Théophile Lessage:

par Heloise Sorel Sam 11 Nov - 14:30

Le 11 novembre 1657

L'école... Pourquoi était elle venue là, bon sang ?! A coup sûr, on l'enverrait paître avant même qu'elle ai pu ouvrir la bouche et articuler le moindre son audible et compréhensible! Enfin, au moins, comme ça, elle pourrait rejoindre les bêtes et s'en occuper, comme d'habitude. Oui, paître... Ca ne vous faisait pas penser à des moutons, vous ? Bah... Blague de bergers et de bergères, il en fallait bien pour tous, instruits ou non. Tsss!
Vêtue de sa tenue jaune paille, comme à son habitude, cette couleur qu'elle détestait plus que tout au monde, la jeune Héloïse arrivait donc, de son pas maladroit, aux portes de Neufuy. On lui avait dit que s'instruire, ça lui ferait du bien. Mais, à quoi ça lui servirait ? Elle lirait des histoires aux moutons, pour les aider à s'endormir ? Les compter, ça ne suffisait pas ? Enfin, encore fallait il savoir compter aussi...
Oh, pas qu'elle était idiote la jeune demoiselle! Non, loin de là! Elle savait compter ou, en tous cas, suffisamment pour dénombrer sur ses dix doigts. Lire et écrire, ça c'était autre chose. Elle savait bien recopier son nom et son prénom, indispensable pour signer des actes ou d'autres événements de la vie courante. Mais le reste... Ca la dépassait. Largement!

Soupir. C'était le vieux berger qui l'avait envoyée là. Il disait qu'elle était encore assez jeune pour changer son avenir. Mais si, elle, tout ce qu'elle voulait, c'était garder les moutons, avec lui ? Pff...
Il se sentait si fatigué l'Ernest. A l'écouter, il ne passerait pas le prochain hiver. Mais Héloïse, elle, elle le trouvait encore fringant malgré toutes ses rides incrustées sur son visage fané. Oh, quand il était jeune, il avait dû en faire tourner des têtes le berger, elle en était persuadée!
Et puis, qu'est ce qu'elle deviendrait sans lui, hein ? Sans famille, elle n'avait que lui. Lui qui l'avait recueillie depuis si longtemps qu'elle ne parvenait plus à se souvenir de sa vie d'avant. Et puis, à dix sept printemps, ça en faisait un paquet d'années à dénombrer! Enfin, dix sept... Paraissait que c'était son âge. Elle, elle en savait rien. De toute façon, le maître d'école saurait bien de quoi il retournait en voyant son acte de naissance, seul résidu de son passé révolu!
En tous cas, la jeune femme, elle, elle se sentait trop vieille pour rejoindre des bancs d'écoliers. C'était réservé aux gamins pré-pubères ça... Et à l'élite du monde, aussi!

Se pinçant les lèvres, exaspérée, elle se résolût à faire tinter la cloche. Le vieil Ernest lui avait bien dit de ne pas rentrer sans être allée voir le maître d'école. Et connaissant le rusé berger, elle savait qu'il se débrouillerait pour vérifier les dires de sa protégée.
M'enfin, s'il voulait tant que ça qu'elle étudie... Peut être aurait elle dû amener une tarte ou autre chose, afin de soudoyer l'érudit ? Oh, elle l'imaginait bien celui là : vieux, renfrogné, et élitiste. Et, de suite, il la renverrait chez elle, en remarquant son état de pauvre bergère en devenir.
Alors... A quoi bon ?

Haussant les épaules, sans espoir, elle se retourna vers l'horizon, tournant le dos à la porte de l'école. Après tout, puisque tout était joué d'avance... Autant faire passer le temps de manière agréable pour ses yeux, non ?

par Theophile Lessage Sam 11 Nov - 17:50

La cloche de l'entrée tintât, sortant à regret Théophile de l'ouvrage, dans lequel il s'était plongé tout entier...
Aux cotés d'Ulysse il naviguait, partageant ses périlleuses aventures ...
Hum...
On est Samedi...
Pas d'école aujourd'hui...
Grmumf...
Encore une mauvaise blague des enfants du village, sans doute...?
Il grommelait, tout en trainant le pas jusqu'à la porte, qu'il ouvrit...

Oh...
Il se frotta les yeux, se demandant un instant s'il n'était pas encore aux cotés de son héros préféré...
Les dangereuses sirènes enchanteresses, elles étaient pourtant terrassée là...

Parée d'une chevelure couleur de feu, et d'une robe aux couleurs du soleil, une jeune femme était là, dos à lui, à contempler l'horizon qu'il aimait tant...

- Il vous faut savoir cher lecteurs, que le temps des récréations, le Maitre d'école aimait à regarder de ce coté, et la vue y était splendide...! -
L'automne couvrait de sa parure les bois environnant, et le soleil déjà bas, illuminait d'une bien étrange façon la nature environnante, qui se préparait, dans le plus grand secret, à la froidure de l'hiver à venir.

Heu...
Le Bonjour...!
Que puis je pour vous...?

Lança t'il finalement, son courage rassemblé et un peu ( beaucoup...?) intrigué...

par Heloise Sorel Dim 12 Nov - 11:22

La contemplation de l'horizon déclinant et de sa myriade de couleurs automnales, variant pourtant d'un bleuté nimbé de rose synonyme de l'approche nocturne aux orangés saisonniers, accaparait totalement la jeune fille qui, chaque soir, dès qu'elle avait rentré les moutons à la bergerie, se perdait dans la voûte céleste obscure, s'imaginant mille et une facétie au gré de ses humeurs et des étoiles apparaissant dans ce ciel assombri par la nuit. Alors, lorsque, derrière elle, une voix retentît, événement auquel elle aurait dû s'attendre en faisant tinter la cloche de l'école, Héloïse sursauta, tant et si bien qu'elle faillît trébucher sur les marches où elle se tenait!
Se rattrapant in extremis, grâce à ses facultés d'instinct de survie et de préservation, la demoiselle se retourna alors, prête à faire face au vieillard décrépi et hautain qu'elle s'imaginait lui faire bientôt face. Pourtant...

- Mais... ?

Découvrant le jeune homme, surprise de son âge, plus jeune qu'escompté, mais aussi de sa frêle constitution et de son teint pâle, la rouquine n'eût qu'une seule pensée immédiate : ce n'était pas le maître d'école mais son assistant, ou toute autre chose du même genre!
Alors, le voile de stupéfaction passé, la bouche bée reprenant peu à peu le contrôle de ses muscles faciaux, ses paupières clignant deux ou trois fois avant de reprendre une totale contenance, l'apprentie bergère réagit... De manière assez inattendue.

- Le maître d'école est pas là ? Hein ? ... Bon... Vous lui direz que la protégée du vieux Sorel est venue?

Oui, elle faisait elle même les questions et les réponses, sans attendre la réaction du jeune homme face à elle. Plus elle le regardait, d'ailleurs, plus son esprit se forgeait à croire qu'il devait être malade. Le pauvre, il avait dû manquer de tétées au sein de sa mère quand il était bébé, c'était obligé! Enfin, avec les agneaux, c'était comme ça : quand ils étaient trop fragiles, c'était qu'ils n'étaient pas assez nourris! Ou, alors, que la nature ne les avait pas épargnée.. Mais, dans ce cas là, ils étaient rapidement abattus. Brrr... Quelle sombre pensée là, quand même, non ?
Enfin, toujours était il qu'Héloïse aussi avait manqué de ce lait maternel si précieux dans les premiers temps de la vie. Heureusement que le vieil Ernest possédait des brebis, cela lui avait sauvé la vie! Sinon, la mort l'aurait vite attrapée et emportée, ça oui!

N'en disant cependant pas plus à son interlocuteur, persuadée, pour le coup, d'être venue pour rien, elle descendît les marches avant qu'il ai pu réagir. Quelle idée aussi d'être venue juste avant la tombée de la nuit!
Mais ça arrangeait bien ses affaires, finalement, pas vrai ? Elle esquivait l'école et ses contraintes la maligne!

par Theophile Lessage Mar 14 Nov - 20:14

Au son de sa voix, la jeune femme ne disparut point, elle était donc bien réelle...!
Par contre elle sursauta, et allez comprendre pourquoi, comme s'ils étaient liés, Théo, comme en écho, sursauta aussi et resta figé en la voyant chanceler..
Il eut mieux valu pourtant qu'il s'avance, quand elle trébucha, pour lui éviter de chuter, mais non...
Le Maitre d'école restait immobile, à la contempler...
Un visage aux trais fins, un nez parfaitement dessiné, et des yeux, d'un gris bleu telle la mer, comme elle était décrite dans ses livres...
Sans parler de sa chevelure, aux mille reflets, et aux couleur d'un feu à vous faire désirer l'enfer...
Alors quand elle lança sa tirade, questions et réponses mêlées et que déjà elle redescendait les quelques marches, enfin il réagit :

Le Maitre d'Ecole, c'est Moi ...!
Ne partez pas...!
Et lui aussi descendit les marches, pour se retrouver face à Elle.

Un peu maladroitement, tant il était intimidé, il se présenta :
Théophile Lessage, pour vous servir, et Maitre d’École en ce lieu...!
Et il s'inclina même.
Fréquenter des gens comme le Gouverneur avait du bon, pas seulement pour piocher dans sa bibliothèque quelques bons ouvrages hein...!
Mais pour parfaire son éducation et ses manières, tant qu'à faire...!

Que puis je faire pour vous être agréable..?
La formule, bien que fort polie, n'était guère appropriée vu les circonstances, mais au moins, Théo souriait, et il n'avait même pas bafouillé...!
Quel progrès ...!

par Heloise Sorel Mer 15 Nov - 16:23

Son détour par l'école n'aura, effectivement, été qu'un détour. Ni plus ni moins. En descendant les marches, Héloïse réfléchissait déjà à autre chose, songeant à sa contemplation stellaire aux allures hivernales qui s'annonçait alors. Malgré le froid naissant, elle était incapable de passer outre : c'était son moment à elle, celui où elle pouvait, enfin, laisser son esprit divaguer sans crainte.
Quoique, au chaud sous des peaux de moutons... Oui, bon, elle n'aurait pas si froid que cela. Mais il fallait se hâter ou le vieil Ernest risquait de profiter de son absence, ou même de son simple retard, pour tout prendre à son compte! Hors de question qu'il soit le seul à avoir chaud cette nuit, le fourbe!

Alors, tandis qu'elle allait se dépêcher de rentrer, des pas résonnèrent en écho derrière les siens, dévalant les marches à sa suite, alors qu'elle avait failli, elle même, y trébucher sans aucune grâce. Des mots les avaient précédés, aussi, mais elle les avait entendu d'une oreille distraite, toute plongée dans ses pensées, à des lieues, à ce moment là, de toute école et autres institutions vouées à l'instruction.
Et puis, d'autres y firent suite et, à ce moment précis, elle se retourna, en ayant cru entendre qu'il était le maître d'école qu'elle était venue rencontrer. Saperlipopette! Comment pouvait il assurer un tel poste vu son jeune âge ?!

En se retournant, interdite par cette révélation, elle le fût encore davantage en le voyant s'incliner... Avant de rire, franchement, sans détours ni moqueries aucunes. Ou alors... Juste un peu.

- C'est une farce, c'est ça ?

Arborant un sourire en coin, croisant ses bras et arquant un sourcil, elle dévisagea le frêle jeune homme, persuadée qu'il tentait de la retenir sous un prétexte fallacieux.

- Ecoutez, le vieux Sorel m'a envoyée ici pour rencontrer le maître d'école, pas son assistant qui se fait passer pour lui.

Passablement agacée, la rouquine le dévisageait, loin de se douter qu'il lui disait la vérité. Comment aurait elle pu y croire alors qu'ils devaient avoir à peu près le même âge ?! Bon, d'accord, elle n'était pas très futée et possédait bien moins de connaissances que certains enfants. Mais elle n'était pas idiote quand même!

- Alors si vous voulez "m'être agréable" comme vous dites... Faites passer le message à celui que je suis venue voir : le vieil Ernest veut que j'aille à l'école pour apprendre plein de choses. Vous pouvez faire ça, au moins ?

Soupirant, sentant filer ses maigres chances d'une contemplation bien au chaud, elle fixait l'être maladif face à elle. Héloïse possédait du caractère, ce n'était plus une enfant! Pauvre de lui s'il acceptait de lui enseigner toutes ces "choses".
Enfin... Elle, elle ne voulait pas aller à l'école, de toute façon. Mais ça, elle n'allait pas l'avouer à un assistant, pas vrai ?!

par Theophile Lessage Jeu 16 Nov - 21:03

Ne sachant trop quoi répondre à la question lancée, sur un ton qui ne lui plaisait guère, Théophile se contenta de la regarder...

Même ses yeux semblaient moins jolis...
Quand il y voyait, il y a quelques instants seulement, l'horizon qu'il aimait tant, ces yeux là, ils étaient tellement magnifiques...!
Mais maintenant, c'est lui qu'il y voyait...
Et pas vraiment sous son meilleur jour...
Il se voyait plus frêle encore, plus pâle aussi, tel un ersatz, ou une mauvaise caricature...

Peut être sa fierté, qui pourtant ne se manifestait pas souvent, ou simplement l'arrogance de la jolie demoiselle, toujours est t'il que le Maitre d'école qui n'en menait pas large, se redressa, et d'une voix assurée, il dit:

Il suffit Mademoiselle je ne sais qui...!

Dites à votre vieil Ernest que votre éducation est à revoir, et s'il souhaite que je m'occupe de votre instruction, il faudra pour cela qu'il vous accompagne pour vous présenter, et excuser votre comportement inqualifiable...!
Sachez, Mademoiselle, que la moindre des politesses est de se présenter, chose que vous n'avez pas daigné faire, préférant la raillerie...
Je suis le Maitre d’École, que cela vous plaise ou non...!
Nommé par Notre Gouverneur, toujours en Charge de notre Belle Province d'ailleurs, Messire Louis-Oscar de la Tour du Pin...!

Bon retour chez vous...!

Et sans autres façons, il lui tourna le dos pour gravir les quelques marches, et retourner à son Ouvrage...
Un brin fier de lui, d'avoir osé répondre à cette arrogante.
Comme quoi les Sirènes, même les plus attrayantes, il pouvait les braver finalement...!
Quel Courage...!

par Heloise Sorel Jeu 16 Nov - 21:52

- Mais...

Un simple mot, un seul, fila entre ses lèvres d'où toute moquerie avaient alors disparu.
En le découvrant, il lui était apparu si frêle, si chétif! Et puis, là, à l'instant, il venait de lui démontrer, en s'imposant de la sorte, qu'elle se trompait lourdement. Mieux encore : face à elle, osant s'affirmer, le maître d'école, d'un coup d'un seul, lui était apparu tel le plus vaillant des chevaliers, en armure rutilante, tout ça... Comme dans les contes qu'elle entendait, enfant, cachée, justement, derrière la porte de l'école. Là où elle n'avait pas le droit d'aller... Là d'où on l'avait chassée. Comme quoi, les apparences... C'était trompeur.

Ayant fait volte face, Héloïse resta, un petit moment, en bas des marches. Toute envie de rire ou tout autre sentiment vengeur avait disparu. Ne restait que la honte et la gêne de cette humiliation.
Alors, lâchant un profond soupir, à nouveau, elle gravît les marches et, d'un geste moins désinvolte, le regard triste et le coeur lourd, la rouquine fît de nouveau tinter la cloche.

Il lui était impossible de partir ainsi. Pas de cette manière, pas sans explication. Pas sans excuses.
Grand père lui en voudrait terriblement... Et, au fond, elle ne voulait pas le blesser ce jeune homme.
Héloïse manquait juste de manières... Des bonnes, en tous cas. Ce n'était qu'une gosse de la campagne, orpheline, et élevée à la dure.
Eduquée à l'école de la vie. Rien de plus.

Et la nuit qui, lentement, tombait peu à peu, étalant son épais manteau sombre sur la campagne.
Mais ça, là, elle n'y pensait même plus...

par Theophile Lessage Sam 18 Nov - 23:06

De nouveau la clocha sonna, alors que Théophile ajoutait une bûche dans l'âtre et tisonnait le feu, dont les flammes semblaient danser dans un ballet crépitant...

Mais...
Il hésita un instant, bien tenté d' ignorer l'insistante et de se replonger dans sa lecture, mais d'un autre coté, des élèves, il n'en avait que peu...
Alors si son Mentor apprenait qu'il avait refusé une étudiante à cause de ses vilaines manières, ça ferait bien mauvais effet...
Et enseigner, il aimait vraiment ça...!
Il en oubliait tout ce qui n'était pas la salle de classe, même sa timidité, et ses connaissances étaient transmises et assimilées.
Ses élèves progressaient, sans qu'il ait besoin de se fâcher ou de punir...!

Il inspira profondément, reposant le tisonnier contre la pierre, et activa le pas jusqu'à la porte qu'il ouvrit.

Mais le visage qu'il découvrit cette fois, même si c'était toujours la même demoiselle, était si différent que son cœur se serra...
Oh...
Tout va bien...?
C'est tout ce qu'il trouva a dire, alors que la nuit tombait, et qu'il était maintenant passablement inquiet pour elle...

par Heloise Sorel Dim 19 Nov - 14:43

Le son clair de la cloche venait de tinter dans la nuit tombante. Au dessus d'elle, les étoiles commençaient à apparaître et à éclairer le manteau nocturne de leurs clartés étincelantes. Mais les plus vibrantes étoiles, cette nuit là, ne se trouvaient pas dans la voûte céleste...
Dans les yeux d'Héloïse régnait une tristesse palpable qui, au delà, se lisait également sur ses traits. Elle avait voulu jouer l'effrontée, se battre contre une institution qui l'avait déjà refusée, autrefois. Mais, tout ce qu'elle avait réussi à obtenir, c'était le courroux d'un jeune maître d'école qui n'était en rien fautif des erreurs et réactions de ses pairs.
Alors, la honte, la gêne... Tant de sentiments désagréables remuaient dans son esprit, dans son coeur, dans ses veines!

Les mains tremblantes, il lui semblait que l'attente durait, là, une éternité. Effet pervers de ses émotions ? Pourtant, malgré tout, elle patientait, sous la brise froide, presque mordante, de la nuit. A force de patience, peut être... Oui, peut être lui ouvrirait il à nouveau la porte. Peut être pourrait elle s'excuser. Peut être...
Et là : miracle! Alors que tout espoir lui paraissait vain et perdu, la porte s'effaça pour lui dévoiler, de nouveau, le frêle jeune homme qui, l'espace d'un instant, dans sa colère, lui était apparu tel un puissant chevalier.

Mais là... Que dire ? Que faire ? Quels mots seraient, dans cette situation, suffisants ?
Levant son regard vers lui, les yeux plus brillants encore que les étoiles, la rouquine ne laissa filer aucun mot, sur l'instant, laissant ses cheveux indomptés virevolter dans la vent naissant de l'automne.
Et puis, quand même, au bout de quelques secondes ou minutes qui semblèrent une éternité...

- Je... Je suis...

Reniflements. Il ne fallait pas paraître faible. Pas maintenant!
Que penserait il si une jeune fille, presque femme, se mettait à pleurer ? Elle n'était plus une enfant, bordel!

- ... Désolée...

Serrant les lèvres, Héloïse baissa la tête, regardant ses pieds masqués par l'obscurité. Elle ne pouvait pas reculer, plus maintenant. Si elle commettait une erreur, la moindre erreur, et qu'il refermait encore la porte, elle doutait qu'il l'ouvre une troisième fois, malgré son insistance.

- ... Dites moi quoi faire...

" Ou comment le persuader de lui offrir une instruction". Si elle devait le payer, elle se débrouillerait pour y parvenir, par tout moyen que ce soit.
Elle ne voulait pas décevoir Grand Père... Et, contre toute attente, se faire pardonner de Théophile. En une fraction de seconde, par sa réaction plus virulente, il lui avait imposé le respect.
Comme quoi, la douceur n'était pas forcément la meilleure des manières!

par Theophile Lessage Mar 21 Nov - 16:03

Les couleurs du jour faisaient maintenant place à des nuances de gris, donnant une apparence fantomatique aux lieux, et à la jeune femme, pourtant haute en couleurs tout à l'heure...
Son teint semblait blafard, et seule sa chevelure paraissait vivante, soulevée par la brise glacée qui s'y engouffrait...

Enfin elle articula quelques mots...
Des excuses...?
Prononcées sur un ton hésitant, ou peut être avait elle si froid qu'elle grelottait, au point de ne pouvoir parler de façon déliée..?
Pensa t'il alors en ressentant la morsure du froid.

Hum...
Entrez donc, je vous prie, avant d'attraper la mort sur ce seuil de pierre.
Nous allons, si vous voulez bien, aborder le sujet de votre instruction devant un bon feu...!

Mais quand son estomac grogna, lui rappelant par la même occasion que l'heure de souper approchait, il en fut gêné...
Alors il proposa, sans penser un seul instant qu'il pourrait être inconvenant à la jeune fille d'accepter...

Peut être avez vous faim aussi, vu l'heure déjà tardive...?
Si l'idée vous agrée, vous pourriez vous régaler d'un bon bol de ragout, en m'expliquant tout ça, non...?

par Heloise Sorel Mer 22 Nov - 14:48

Les excuses n'étaient pas le point fort de la rouquine. Et, en voyant les traits et la réaction du jeune maître d'école, il y avait fort à parier que cela ne l'avait guère convaincu. Du moins... Jusqu'à ce qu'il ouvre enfin la bouche.
Une invitation à entrer ? Etait ce seulement raisonnable vu l'heure tardive ?! Héloïse s'apprêtait à refuser poliment, ou comme elle le pouvait du moins, quand l'estomac affamé du jeune homme se fît entendre. Allez savoir pourquoi, cela lui arracha un petit sourire, sans aucune moquerie. Pas une adulte mais plus une enfant... Pourtant, elle en gardait encore quelques traits d'humour et les petits riens de ce genre pouvait la faire démarrer au quart de tour!
Cependant, elle se retînt de rire, puisqu'il enchaîna, à nouveau, sur une nouvelle invitation. En plus d'entrer, cette fois, il lui proposait carrément de dîner en sa compagnie ?!

- Euh...

Sur l'instant, ce fût tout ce qui parvînt à filtrer d'entre les lèvres de la jeune femme. Que répondre à une telle offre ? Que penseraient les gens s'ils apprenaient cela ?! Héloïse, dans le coin, n'avait pas spécialement bonne réputation. Alors, risquer d'entacher celle du jeune homme... C'était une décision à ne pas prendre à la légère!
Et puis... Que dirait Grand Père ?! Pour sûr, il lui passerait un savon à son retour! Mais bon... Il était habitué aux escapades de sa petite fille, après tout. Elle revenait toujours, c'était tout ce qui importait, au fond.

Malgré tout, un peu inquiète, subitement, le regard de la jeune femme scruta les alentours, avant même de donner une réponse claire au maître d'école, comme si elle voulait s'assurer de ne pas lui porter ombrage, en acceptant.
Il faisait si froid et la faim la tenaillait si souvent, vu le peu de denrées qu'ils parvenaient à s'offrir... L''idée même d'un repas chaud, offert de si bon coeur, ne pouvait la laisser de marbre! Alors... Courrait elle le risque ?

- D'accord. Mais... Je vous revaudrais ça. Hors de question de profiter de votre charité.

C'était dit, le regard plongé dans le sien. Rien ne saurait la faire changer d'avis! Le lendemain, elle se débrouillerait pour trouver quelque chose à lui offrir en échange. Elle ne savait pas encore quoi mais la nuit portait conseil, non ?!
Face à lui, la jeune femme esquissa un léger sourire, se demandant ce qu'elle pourrait bien lui expliquer, et attendait le moindre geste pour le suivre à l'intérieur, bien au chaud, loin des morsures du froid automnal.

par Theophile Lessage Jeu 23 Nov - 17:08

La jeune femme d'abord hésitante, accepta, mais il y avait un mais...

Théophile rayonnait en l'entendant, et s'empressa de s'écarter du seuil , pour laisser entrer son invitée, sans nom encore à mettre sur son beau visage.
Et lui qui ne parlait que peu généralement, devint intarissable, tout en l'escortant jusqu'à ses appartements.

Oh, ne vous inquiétez surtout pas pour cela Demoiselle...!
Demoiselle comment au fait..?
Je me suis présenté à vous, mais pas vous hein...!

Et sans perdre un instant, ni lui laisser le temps de lui répondre, il continua, pour expliquer, avec un brin de fierté dans sa voix:
C'est aux frais de la Province, mon logement et mes repas aussi !
C'est moi le Maître d’École, ça a des avantages ... !
Et je n'ai même pas à m'occuper du ménage... ou de mon linge sale...!
Alors après la classe, j'ai du temps pour moi, alors je lis..., ou je prépare les leçons..., ou je corrige des devoirs... ...

Il commençait à s’essouffler passablement, à parler autant tout en marchant...
- Dans quelques siècles, les médecins qui ne sont pas des charlatans, pourraient lui diagnostiquer un faiblesse cardiaque, ou quelque chose du genre, de l'asthme sans doute aussi, et même peut être le soigner; mais il ne sera plus de ce monde d'ici là, alors il est bien inutile de s' en inquiéter...! -

Sans prévenir évidemment, dans la demi pénombre qui assombrissait les lieux, il s’arrêta un instant, au beau milieu des escaliers menant à l'étage, surprenant pour le moins la jeune femme qui le suivait ...
L'inévitable collision les rapprocha bien plus que de raison...
Oups...
Mille pardons...
Lança t'il visiblement embarrassé...

Il me fallait retrouver mon souffle...

Mais au moins, pas de blessé à déplorer, si ce n'est son fessier qui se retrouvait sur les marches de l'escalier, amortissant sa chute ...
Toute sa fierté s'était maintenant envolée, et sa belle assurance aussi ...
Pour une fois qu'il en avait...

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